Extrait
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Ibiza

Marie Rosselet-Ruiz, Hélène Rosselet-Ruiz

2021 - 20 minutes

France - Fiction

Production : Vagabundo Films

synopsis

Sonia est sur le point de partir pour la première fois en vacances avec ses amis quand elle découvre que sa mère s’est acheté un jacuzzi avec l’argent qu’elle comptait utiliser pour partir. Elle décide alors de ne pas se laisser faire…

Marie Rosselet-Ruiz

Née en 1991, Marie Rosselet-Ruiz a commencé sa carrière en tant que comédienne pour le théâtre et le cinéma avant de se tourner vers l’écriture et la réalisation. En 2016, elle est lauréate, avec sa sœur jumelle Hélène, des Talents en court au Comedy Club, et en 2017, elle réalise La halte, produit par De l’autre côté du périph’ pour la collection “Dans mon hall”. Le film a été sélectionné en compétition à Cinébanlieue et aux Rencontres cinématographiques de Gindou.

En 2018, elle intègre le programme de la Résidence à la Fémis, où elle écrit et réalise Le ciel est clair, son film de fin d’études, sélectionné notamment au Champs-Élysées Film Festival, à Cinébanlieue, à Villeurbanne et à Contis. Elle réalise en 2019, dans le cadre de l’Atelier Ludwigsburg-Paris, Oh Miller ! (qui est diffusé sur Arte), puis Lothar 1999, produit en 2022 par Take Shelter et Moderato. 

En parallèle de ses réalisations individuelles, elle a écrit et réalisé plusieurs films à quatre mains avec sa sœur Hélène : Les héritières (2020), Ibiza (2021) et Les reines du mambo (2023). Les trois films ont été sélectionnés à Côté court, à Pantin, et Ibiza a été shortlisté pour le César 2023 du meilleur court métrage de fiction. 

Marie Rosselet-Ruiz développe actuellement deux projets de longs métrages avec sa sœur : La caravelle (avec Darius Films et Dharamsala) et Deux et plus, (avec Topshot Films). Elle écrit aussi avec Vincent Mariette le scénario d'Authentiks, qu'elle réalisera en solo, sous l'étendard de Take Shelter.

N'abandonnant jamais sa carrière de comédienne, elle interprète les courts métrages Une histoire de plage de Laïs Decaster (dont elle est aussi la coscénariste) et dans Les fleurs bleues de Louis Douillez, tous deux présentés en compétition fiction à Côté court en 2024. On a pu également la voir alors dans L'esprit Coubertin, long métrage de Jérémie Sein.

Hélène Rosselet-Ruiz

Née en 1991, Hélène Rosselet-Ruiz a commencé sa carrière en tant que comédienne pour le théâtre et le cinéma avant de se tourner vers l’écriture et la réalisation. En 2015, elle est lauréate de la “Plume de cristal” du meilleur projet de long métrage à Valence Scénario, pour sa première écriture en autodidacte, et intègre l'année suivante l'Atelier “Égalité des chances” de la Fémis. Elle est alors la lauréate, avec sa sœur jumelle Marie, des Talents en court du Comedy Club. 

Elle entre au département réalisation de la Fémis en 2018 et en sort diplômée en 2022. Au fil de ses quatre ans d’études, elle réalise plusieurs courts métrages, notamment Les mains sales (2021), sélectionné dans de nombreux festivals, parmi lesquels Amiens, Brest, Côté court à Pantin, Palm Springs et Cinébanlieue (où il reçoit le Prix SACD) et Pas l’cœur assez grand (2022), son film de fin d’études, qui fait l’objet d’un achat par Arte.

En parallèle de ses films réalisés à la Fémis, elle a écrit et réalisé plusieurs films à quatre mains avec sa sœur Marie : Les héritières (2020), Ibiza (2021) et Les reines du mambo (2023). Les trois films ont été sélectionnés à Côté court, et Ibiza a été shortlisté pour le César 2023 du meilleur court métrage de fiction. 

Hélène Rosselet-Ruiz développe actuellement deux projets de longs métrages avec sa sœur : La caravelle (pour Darius Films et Dharamsala) et Deux et plus (pour Topshot Films). Elle a aussi en chantier un film en solo, directement inspiré des Mains sales : intitulé Servir, il est co-écrit par Pauline Guéna et sera produit par Les Films de Pierre. 

Critique

Pour leur deuxième court métrage en coréalisation, après Les héritières, Hélène et Marie Rosselet-Ruiz réunissent à nouveau leurs talents et déploient avec Ibiza une comédie entre film de famille, teenage movie et “film de quartier”. Le point de départ est simple (et inspiré de la propre expérience des réalisatrices !) : une mère s’offre un jacuzzi avec ses maigres économies, privant la famille de vacances pour l’été qui s’annonce.

Ainsi, le tout premier voyage de rêve de Sonia, dix-huit ans, tombe à l’eau. Elle avait prévu de partir avec sa bande, direction Ibiza. Loin du quartier, loin des tours, loin de la routine étriquée et loin d’une mère que l’on devine angoissée et potentiellement pas facile à vivre au quotidien.

Mais pas moyen de se laisser abattre ou de renoncer. Après tout, ce n’est qu’une question d’argent. Et justement, le jacuzzi à l’origine du problème peut tout aussi bien se muer en outil de vengeance, et permettre à Sonia de gagner de quoi assurer le voyage tant espéré. Il suffit de le dérober, de l’installer en mode “spa” dans la cave du bâtiment C et d’en faire payer l’accès à ceux de la cité. La bande a conçu tout le plan, depuis le cambriolage jusqu’aux flyers et au marketing, en passant par la déco, les rafraîchissements et le business-plan.

Dès le début – directement sur la scène de “hold-up” –, on sent bien que tout ne va pas se passer comme prévu. La comédie se met en place avec les doutes de Sonia, la maladresse de ses potes, la (fausse ?) naïveté de la mère – interprétée par Saadia Bentaïeb, la complicité forcée du petit frère. Et la réussite d’Hélène et Marie Rosselet Ruiz, c’est de ne pas verser dans les clichés.

D’abord en prenant soin d’accorder de l’attention à chaque personnage, quel que soit son rôle. Dans le groupe, chacun est bien identifié, avec son style, sa personnalité. La mère et le petit frère aussi ont leur manière d’être. L’incarnation tient bien sûr au choix des actrices et acteurs, et à leur manière d’être filmés et dirigés (Hélène et Marie Rosselet-Ruiz ont elles-mêmes une expérience de comédiennes) : on s’attache immédiatement aux uns et aux autres avec l’impression de comprendre ce qui se joue pour chacun d’eux.

La tension dramatique monte vite et les questions se multiplient : Sonia va-t-elle réussir à partir ? Le conflit va-t-il déraper avec une déclaration auprès de la police ? Jusqu’où les vengeances successives de la mère et de la fille vont-elles aller ?

Le rythme global du film, et surtout la musique de Maxence Dussère, travaillée en contrepoint de la comédie, apportent sans l’alourdir une touche dramatique essentielle au film. Les mélodies, les timbres et les rythmes choisis accentuent les tensions et nous guident sur des trajectoires plus profondes et intimes que la simple comédie aurait pu laisser penser. Ibiza s'impose en définitive comme un film qui porte à rêver : à d’autres horizons, bien sûr, mais aussi à un rapport aux autres apaisé et à une entente familiale retrouvée.

Marie-Anne Campos

Réalisation et scénario : Hélène et Marie Rosselet-Ruiz. Image : Maxence Lemonnier. Montage : Nathan Jacquard. Son : Geoffrey Perrier, Grégoire Chauvot et Thibaut Macquart. Musique originale : Maxence Dussère. Interprétation : Mahia Zrouki, Saadia Bentaïeb, Amine Khalil, Camille Léon-Fucien, Soriba Dabo, Tobias Nuytten, Marie Berto, Clément Bonnier, Romé Tillier et Dominique Engelhardt. Production : Vagabundo Films.

À retrouver dans

Bonus

Rencontre avec Hélène et Marie Rosselet-Ruiz