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Extrait
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Grand Hôtel Barbès

Ramzi Ben Sliman

2018 - 12 minutes

France - Fiction

Production : Les Films Pelléas, Opéra national de Paris

synopsis

Paris, quartier de la Goutte d’or, printemps 2018. Ulysse, 20 ans, misérable et désœuvré, rencontre au détour d’une rue Wolfgang Amadeus Mozart. Le compositeur autrichien pourrait lui sauver la mise… en échange d’une danse.

Ramzi Ben Sliman

Né à Paris en 1980, Ramzi Ben Sliman découvre très jeune le cinéma, son père étant projectionniste ambulant. Il revoit ainsi des dizaines de fois les mêmes films et après avoir commencé des études en économie à l’École Normale Supérieure, revient au cinéma vers sa passion et réalise un court métrage avec Anémone en tête de distribution, Mon homme, en 2007. Un second court suit en 2010 : En France.

Il passe au long métrage avec Ma Révolution, présenté notamment au Festival de Berlin et distribué à l'été 2016. Il revient alors au format court le temps de Grand Hôtel Barbès, pour la 3ème scène de l'Opéra de Paris, en 2019.

Son deuxième long, Neneh Superstar, sort début 2023, avec Oumy Bruni Garrel dans le rôle principal. Ramzi Ben Sliman figure aussi parmi les coscénaristes du Jeune Imam de Kim Chapiron, à voir au cinéma au printemps de cette année.

Critique

La première chose qui nous est donnée à voir dans Grand Hôtel Barbès, c’est la façade aux volets clos dudit établissement. Un pigeon vient se poser sur le coffre du rouleau électrique. Puis un deuxième. Tout est calme. Le début d’une journée comme les autres, le point de départ d’une progressive accélération vers le cœur du film : une chorégraphie de danse. 

Le réalisateur passe ensuite au véritable sujet : un buste de jeune homme qui se réveille doucement, engourdi, indifférent aux cris de la propriétaire de la chambre qui lui réclame son loyer. Elle est hors champ, derrière la porte, elle est loin. Puis le buste devient corps entier, une ligne qui prend toute la longueur du lit, s’étire et se courbe. Des plans plus rapprochés permettent de souligner les muscles, les os. Ulysse n’est que mouvement, d’entre les bras de la tenancière, qui lui reprend ses clés, jusqu’au centre de la battle de danse, en passant par les rues de Paris où il se déplace, il danse. Qu’importe où la caméra se pose, elle cadre un décor pour ses pas et lui s’adapte à son environnement, il prend chaque geste et en fait de la danse. On ne voit que lui dans son débardeur jaune et son jogging bleu vif. Des vêtements fluides, mais pas trop grands, juste assez amples pour rendre les limites de son corps encore plus floues, sans le perdre tout à fait. Bas bleu, haut jaune : il est la mer et le soleil, une vague qui ondule. 

Comme un aimant, ses pas le mènent jusqu’aux abords d’un square où une battle de danse oppose un groupe de jeunes. Du Mozart s’échappe de leurs enceintes et ils improvisent des enchaînements de hip hop et de breakdance. La musique, d’abord lointaine, est de plus en plus forte à mesure que le personnage s’approche ; elle se nourrit aussi des applaudissements, des cris d’encouragements, des sifflements. Il observe les duels, se joint à la mêlée. Tout s’accélère : les violons, les plans, les mouvements. Et Ben Sliman nous précipite vers la chorégraphie d’Ulysse. Quand il met une pièce dans la casquette qui circule entre les mains, il signale sa participation. Le ton devient grave ; sa rivale et lui se provoquent. Puis c’est le silence. Ulysse entame des pas de danse classique, mais pas seulement. Les genres se mélangent, le danseur glisse même un mouvement de tête de footballeur. L’orchestre prend tout l’espace sonore, quelques frottements des pas sur le gravier nous parviennent, mais c’est tout. Musique et corps nous offrent un moment suspendu. Le réalisateur nous rappelle que la grâce est ou n’est pas, peu importe le style. Et quand elle se manifeste, à nous de savoir l’apprécier. 

Anne-Capucine Blot 

Réalisation et scénario : Ramzi Ben Sliman. Image : David Chizallet. Montage : Flora Volpelière. Son : Nicolas Mas, Antoine Bertucci et Tristan Lhomme. Interprétation : Lorenzo Da Silva Dasse, Ali Ramdani, Junior Bosila Banya, Kevin Staincq, Cindy Martinez, Fouzia Benouaret. Production : Les Films Pelléas et Opéra national de Paris.

À retrouver dans


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