News 11/05/2018

Les Talents Cannes de l’Adami ont 25 ans

Cette année, l’Adami a misé sur des films réalisés par des comédiens en vue au sein de la jeune génération : Pierre Deladonchamps (“Âmes sœurs”), Charlotte Le Bon (“Judith Hôtel”), Sabrina Ouazani (“On va manquer !”), Clémence Poésy (“Le roi des démons du vent”) et Mélanie Thierry (“Afikoman”).

Les cinq films seront présentés à la fois dans le cadre de la sélection de l'Acid et à la Semaine de la critique, en parallèle de leur diffusion dans Histoires courtes, sur France 2, le dimanche 20 mai, au lendemain de la clôture cannoise. Mais l’avant-première aura lieu le mardi 15 mai à 15h dans la Salle du Soixantième, donc au sein même du Palais des festivals, pour bien fêter le quart de siècle d’existence du dispositif (tous les détails, ici).

Parmi eux se détachent les contributions de Clémence Poésy, qui a déjà signé récemment un cout métrage pour 3ème Scène et l’Opéra de Paris (À bout portés, prochainement visible sur Brefcinema), et de Sabrina Ouazani, qui apparaît décidément sur tous les fronts en cette année 2018 (dans Taxi 5 ce printemps et dans Demi-sœurs, le 30 mai).

Le roi des démons du vent met en scène deux jeunes femmes se croisant un soir aux urgences d’un hôpital : l’une est médecin, qui débute à peine, et l’autre amenée pour des troubles de comportement plutôt complexes. Leur rencontre bouleversera la première, en pleine introspection sur sa propre vie et ses choix amoureux. Le duo de comédiennes ainsi réunies, Chloé Astor (photo ci-contre, © Thomas Bartel) et Coralie Russier (photo de bandeau, DR), est touchant sans chichis, et on se souvient que la seconde avait été remarquée dans plusieurs courts métrages, notamment La révolution n’est pas un dîner de gala de Youri Tchao-Debats (2015).

On va manquer ! joue pour sa part crânement la carte de l’agitation “folklorique” autour d’un déjeuner dans une famille d’origine nord-africaine où un jeune homme amène pour la première fois sa petite amie, pour un moment d’effervescence intégrale et assez drôle, jusque dans ses excès. On y retrouve, entre autres, Claire Chust (photo ci-contre, © Thomas Bartel), qui incarnait avec beaucoup de drôlerie une lolita évaporée dans le Problemos d’Éric Judor en 2017.

En ce qui concerne les autres films, on se retournera volontiers vers le fameux classique suisse L’âme sœur de Fredi M. Murer plutôt que la façon dont ce motif de relation trouble entre frère et sœur est envisagé par Pierre Deladonchamps (également présent sur La Croisette cette année en tant que comédien dans le nouveau film de Christophe Honoré Plaire, aimer et courir vite), tandis que Charlotte Le Bon peine à se défaire de sa parenté évidente avec The Lobster de Yorgos Lanthimos (même s'il ne s'agit pas là de choisir une transformation animale, mais la fin de sa vie), pour une fiction dystopique aussi perchée que l’image qu’on peut avoir de l’ex-Miss Météo de Canal+.

Christophe Chauville