En salles 14/10/2018

Lukas Dhont avant “Girl”

Sortie événementielle de la semaine, la dernière Caméra d’or cannoise met en lumière le brillant début de carrière du Belge Lukas Dhont, originaire de Gand.

Lauréat en mai dernier de la Caméra d'or du Festival de Cannes – une récompense décernée par un jury présidé par la cinéaste franco-suisse Ursula Meier –, Girl de Lukas Dhont a suscité, outre une standing ovation de 15 minutes, une quasi-unanimité critique. Il suit, comme chacun sait désormais, un adolescent transgenre en cours de traitement hormonal alors qu'il a intégré l'une des meilleures écoles de danse du pays (et se faisant donc plus que jamais appeler Lara en lieu et place de Victor).

La grande délicatesse de ce réalisateur de 26 ans, veillant avec une constance remarquable à demeurer dans une certaine pudeur, explique aisément tous ces louanges, tout comme la performance époustouflante du débutant Victor Polster dans le rôle principal.

Avec ce premier long métrage, Lukas Dhont approfondit avec une sensibilité sans faille sa réflexion sur l'identité, dans toutes ses dimensions et répercussions possibles, commencée avec L'infini, film court nommé aux Oscars en 2015 et lui ayant ouvert les portes de la Cinéfondation, afin d'y finaliser le scénario de Girl. En amont avaient précédé, tous deux en 2012, Corps perdu, qui mettait déjà en scène un jeune danseur de ballet solitaire, et le court documentaire Skin of Glass, librement mis en ligne par son réalisateur sur YouTube.

Christophe Chauville