Web et TV 08/01/2020

Delerm réalisateur : “Je ne sais pas si c’est tout le monde" sur Arte

Arte permet de découvrir en ce début d’année “Je ne sais pas si c’est tout le monde", réalisé par le compositeur et interprète Vincent Delerm. Un moyen métrage atypique qui, évidemment, ressemble à son auteur.

Présenté depuis plusieurs semaines au Cinéma des cinéastes, à Paris, par Vincent Delerm lui-même dans le cadre de projections-rencontres dominicales et matinales, Je ne sais pas si c'est tout le monde était aussi étroitement lié à son dernier spectacle, qui s'est notamment arrêté en fin d'année à la Cigale. Un drôle d'objet filmique d'une durée tout juste inférieure à celle d'un long métrage – disons 58 minutes – et qui participe du collage (on sait combien Delerm aime Varda, à qui il a dédié un titre sur son dernier album, Vie Varda), articulant des séquences dans l'ensemble hétéroclites, surtout dans la forme, en compagnie d'anonymes et certain(e)s qui le sont un peu moins – avec des choix inattendus, comme la jeune actrice et danseuse Aloïse Sauvage ou le spécialiste de football Vincent Duluc, meilleure plume du quotidien L'Équipe. On sent bien que l'objectif est de réfléchir un peu sur le temps qui passe, le sens de la vie, le rapport aux autres, la poésie d'un monde qui en manque de plus en plus. Et on peut faire confiance à Delerm pour le suivre sur ces chemins buissonniers, où ce que l'on aime depuis deux décennies dans ses chansons resurgit au coin de chaque tournant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'ensemble peut sembler inégal parfois, mais quelques instants nous cueillent comme autant de petites perles, par exemple lorsque celui qui filme l'une de ses idoles, Alain Souchon, lui fait écouter au casque quelques souvenirs personnels liés à son œuvre. Ou encore une évocation de trajets dominicaux, durant l'enfance, vers Paris et le quartier du square Carpeaux. Ou, bien sûr, ce dernier plan supposé de la carrière de Jean Rochefort, marchant en silence dans une rue de Saint-Ouen qui ne ressemble à rien… Ceux qui apprécient les mots et l'univers de Delerm, tendre et mélancolique, seront forcément à l'écoute de cette proposition se profilant comme une possible nouvelle corde à son arc, diffusée mercredi 8 janvier à 22h30 sur Arte, tout en étant disponible en replay jusqu'au 7 mars prochain.

Christophe Chauville

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