“Déjà demain” : c’est pas bientôt fini, ce boucan ?
Lundi prochain, le 2 décembre, vous attend la prochaine soirée du rendez-vous mensuel donné par L’Agence du court métrage au MK2 Odéon, côté Saint-Michel. Un programme de tout premier choix, constitué de quatre courts métrages datant de 2023 et 2024, sera à savourer, en présence de certain(e)s cinéastes.
Fin d’année (civile) tonitruante pour “Déjà demain”, avec une séance de début décembre pleine de couleurs, de vibrations et d’émotions variées. Boucan, puisque notre titre le mentionne directement, viendra en conclusion du programme, nous entraînant dans une Camargue ensoleillée où une toute jeune fille issue de la communauté des gens du voyage est amoureuse de son cousin, un amour consanguin évidemment prohibé et qui pourrait avoir des répercussions catastrophiques au sein du clan, souvent réuni pour des repas et des fêtes traditionnelles.
Salomé Da Souza a déjà voyagé dans de nombreux festivals (dont tout fraîchement, “Que du feu !”, à Lyon, avec à la clé le “Prix des premières fois”) avec son film, qui est également sélectionné pour le prochain César du meilleur court métrage de fiction. Mentionnons aussi au passage sa belle photo signée Pauline Doméjean et l’énergie de ses jeunes interprètes, non professionnels ou débutants (photo de bandeau).
Autre film-phénomène de l’année, que l’on doit à une grande artiste, qui est l’un des grands noms du cinéma d’animation français et international, Papillon de Florence Miailhe (visuel ci-dessus) est sans conteste un nouveau chef-d’œuvre à son actif, retraçant le destin du nageur Alfred Nakache, qui participa aux Jeux olympiques de Munich – tristement célèbres – en 1936, puis à ceux de Londres en 1948, après avoir été déporté en camp de concentration.
La réalisatrice, qui l’avait connu quand elle était enfant, lui rend ainsi un hommage bouleversant, qui apparaît aussi comme un salutaire plaidoyer contre l’antisémitisme, en cette période pourrie par les réactions insensées venues de toutes parts. Est-il besoin d’ajouter que la forme est, du point de vue esthétique, une pure merveille ?
Autre œuvre ayant comme point cardinal le Sud, Aux réformés, une auto-production signée Lucas Palen (photo ci-dessus) qui constitue une drôle de proposition, circonscrivant dans un temps réduit une aventure en apparence banale, celle d’un échantillon de l’emploi du temps chaotique d’une jeune fille en galère, de nos jours à Marseille.
La dite Clem n’est pas parvenue à se faire réformer des tracas de la vie, et le terme fait en réalité référence au quartier du Ier arrondissement de la cité phocéenne autour de laquelle tourne géographiquement l’action, entre une vente – avortée – de ventilo sur le “Bon coin” et une visite d’appartement à assurer de façon imprévue pour un duo mère/fille finalement envahissant. Du ciné sauvage et libre, comme son héroïne, jouée par une épatante inconnue (de nous, en tout cas) : Lou Vidal.
Mélodie Adda, elle, ne l’est plus, inconnue, depuis qu’on l’a notamment vue dans deux films de Paul Rigoux : Ainsi commença le déclin d’Antoine et Rapide, immense succès de festivals en 2022 et 2023. Elle est passée à la réalisation en compagnie d’Adrien Rozé avec Premier mercredi du mois (photo ci-dessus), qu’elle interprète en outre – en compagnie de Stéfan Crepon.
Et c’est ainsi parti pour une sorte de “romcom” lilloise, où Sacha, un jeune homme, retombe sur Ariane, son premier amour de lycée, de passage alors qu’elle est partie vivre à Londres, tandis que lui-même est censé s’occuper de son petit frère de neuf ans pour ce mercredi après-midi suivant la rentrée scolaire. Une jolie invitation à musarder et sentir pointer en soi une certaine nostalgie, même à vingt et quelques balais…
Signalons que Mélodie Adda (flanquée de ses comédiens), Lucas Palen (accompagné de sa productrice) et Salomé Da Souza seront présents pour converser avec le public à l’issue de la projection.
À voir aussi :
- Un autre court métrage avec Stefan Crepon : Homme sage de Juliette Denis, disponible sur Brefcinema actuellement.
À lire aussi :