Stonys, le monde est Stonys…
Le réalisateur lituanien Andrius Stonys est au cœur d’une rétrospective intégrale proposée par la Cinémathèque du documentaire à la BPI jusqu’au 18 novembre, dans le cadre de la Saison de la Lituanie en France.
C’est une vrai belle découverte que promet de permettre la Cinémathèque du documentaire à travers ce cycle au sein duquel sera projetée l’intégralité de l’œuvre d’Andrius Stonys, cinéaste lituanien peu connu en France, même si certains peuvent se souvenir d’avoir été marqués par le vertigineux Antigravitation au Festival de Clermont-Ferrand, au milieu des années 1990.
Plusieurs de ses courts montrent ainsi, dans un beau noir et blanc, la Lituanie – un pays qu’on connaît mal en soi également – au moment de la fin de l’occupation soviétique et depuis l’indépendance. Le réalisateur, né en 1966, avait alors vingt-cinq ans et venait de faire ses débuts avec Open the Doors to Him Who Comes (1989, photo ci-dessus), axée sur une communauté réunie autour d’une figure de prêtre plutôt “tradi”, mais non dépourvu de charisme.
Datant de la même époque se profile The Baltic Way, Lithuanian chronicles n° 18, respirant la soif de liberté populaire et qui prend une résonance particulière alors que la menace poutinienne se fait plus pressante sur les états baltes, notamment avec les conséquences possibles de l’élection de Donald Trump sur le futur proche du conflit ukrainien.
L’œuvre d’Andrius Stonys n’est cependant pas purement politique, mais tournée vers l’humain, sa vie intime – ses “vies intérieures”, même, selon l’intitulé du cycle – et les différents âges de l’existence, depuis l’enfance (voir le sublime Alone, qui date de 2001 et où une fillette mutique fait route vers une prison où elle doit rendre visite à sa mère incarcérée – photo de bandeau) jusqu’à la vieillesse (par exemple le film-poème Ūkų ūkai, moyen métrage de 2006 – photo ci-dessus).
Stonys a aussi souvent travaillé sur des formats compris entre cinquante et soixante minutes (The Bell en 2007, Ramin en 2011, etc.), signant un seul long métrage, cosigné en 2018 avec Briede Kristīne : Bridges of Time. Il aura fait l’ouverture de l’événement, durant lequel le cinéaste prodiguera une master-class et présentera de nombreuses séances.
À voir aussi :
- Notre sélection de court métrages lituaniens, dans le cadre de le Saison de la Lituanie en France.
À lire aussi :
- sur la rétrospective consacrée à la cinéaste lettone Laila Pakalnina à la Cinémathèque du documentaire en 2019.