Place à la Saudi Film Night !
La Commission du film d’Arabie saoudite s’apprête à faire circuler en 5 dates et dans 4 villes françaises un programme de courts métrages récents issus de cette cinématographie mal connue.
On a toujours une appréhension – légitime – lorsqu’il est question d’un pays de production qui n’est pas sur cette planète l’un des exemples les plus évidents de démocratie progressiste, et c’est même un euphémisme pour certains d’entre eux, mais les courts métrages proposés au sein de cette opération de promotion de la Commission du film saoudienne, datés de 2019 à 2022, tordent le coup à certains raccourcis, au-delà des faits relatifs à la réalité de la vie dans le “Royaume”.
Dunya’s Day, de Raed Alsamari (photo ci-dessous), qui clôt le programme, est particulièrement révélateur en ce sens, mettant en scène une jeune femme d’aujourd’hui, seulement décidée à réussir sa fête de diplôme avec ses copines, loin de l’imagerie sur la condition féminine présumée à Riyad – certes, elle est issue d’un milieu favorisé, mais la comédie fonctionne et réserve quelques surprises. Le Grand prix du Festival de Sundance a d’ailleurs salué l’entreprise…
Un certain étonnement accompagne également Kabreet de Salma Murad, fiction jouant sur le thème du double et puisant son inspiration dans un registre de paranoïa plus familier du cinéma américain. Le moyen métrage Othman, signé Khalid Zidan (photo ci-dessous), va aussi à rebours de certains clichés, dans les pas d’un vigile de parking d’un hôpital lié au pouvoir et voyant sa vie prendre un tour inattendu, sur les notes du Feeling Good de Nina Simone…
Musical aussi apparaît A Swing de Dana & Raneem Almohandes (photo de bandeau), dont l’héroïne est une fillette en appelant au surnaturel pour soulager une souffrance familiale intime, en plein désert.
Cette nuit saoudienne aborde aussi les rives de la création animée avec Starting Point, de Kamel Altamimi, sur un registre de pur dessin animé. Elle sera proposée à Paris les lundi 13 à 18h30 et mardi 14 mars (au Pathé Beaugrenelle, puis au Pathé Gobelins), à Toulouse le jeudi 16 (au Pathé Wilson), le samedi 18 à Montpellier (au Gaumont Multiplexe) et le 5 avril au Festival cinéma du Sud, à l’Institut Lumière à Lyon. Des rencontres avec les cinéastes accompagneront chacune des projections, suivies de cocktails.
La séance est en accès libre et on peut réserver en ligne sa place pour Paris, Toulouse ou Montpellier.
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