News 08/03/2021

Maalbeek, lauréat 2021 du Prix SFCC du meilleur court métrage de l’année

Ce lundi 8 mars est le jour où le Syndicat français de la critique de cinéma décerne ses récompenses pour l’année 2020. Et c’est Ismaël Joffroy Chandoutis qui l’emporte dans la catégorie du meilleur court métrage. Nous avons recueilli, en exclusivité, ses premières réactions.

Après le Prix du public récemment reçu par Maalbeek au Festival de Clermont-Ferrand, c’est celui du Syndicat français de la critique de cinéma que le film se voit aujourd’hui attribuer. Comment l’accueillez-vous ?
 
Alors… je ne m’y attendais pas du tout, et c’est donc une énorme surprise ! C’est vrai que l’arrivée de ce prix juste après celui du public à Clermont me fait prendre conscience que Maalbeek a su rejoindre différents publics. Il marche bien aussi à l’international, et je ne pensais pas qu’il aurait cette portée tant l’histoire est personnelle et locale.

Mais il est vrai aussi que dans mon travail, il y a un transversalité entre une recherche plastique, une base très expérimentale mais également une approche narrative très universelle. Je pars d’un questionnement qui me touche en tant que citoyen, pas en tant qu’artiste ou cinéaste. Je ne fais pas un cinéma pour une élite et c’est pour ça que des gens comme Josh Fox (Gasland) me touche beaucoup. J’aime les films du hasard, le hasard d’un flash, d’une vision, d’un rêve, d’un rencontre. Une chose qui nous marque et qui nous donne l’impulsion d’en faire une œuvre. Mais pour ça, il faut être prêt, il faut savoir patienter, avoir un certain lâcher-prise sur la vie pour accueillir cette idée sans savoir quand elle surgira.


 
La reconnaissance critique est-elle importante pour vous, concernant cette première partie de votre carrière ? La dimension théorique des discours sur le cinéma a-t-elle joué un rôle au fil de votre parcours, notamment durant votre passage au Fresnoy ?
 
Vous savez, j’adore les critiques de cinéma, c’est quelque chose qui m’a nourri, qui m’a inspiré, qui m’a donné envie de créer. Donc cette récompense compte énormément. Le regard des critiques est précis donc je suis très heureux que le film ait plu jusque dans ses aspects les plus profonds.

Mes livres de chevets, que ce soit à l’université Lumière Lyon 2 ou au Fresnoy ont souvent été des essais théoriques philosophiques ou critiques : Lyotard, Schaeffer, Odin ou Henriot… et plein d’autres !
 
Maalbeek est votre troisième œuvre courte : ferme-t-elle pour vous un cycle ? Quels sont vos prochains projets ?

S’il y a un cycle qui se referme, c’est celui d’un cycle géographique : Ondes noires, Swatted et Maalbeek clôturent ma période de vie frontalière entre le Nord et la Belgique. En venant à Paris, j’ai fait d’autres rencontres, je suis aussi dans une autre dynamique culturelle. J’adore Paris. Et c’est certain que ça m’influence. J’ai des idées de longs, je suis impatient de les réaliser. Mais ce sont des cycles longs, alors j’explore aussi d’autres choses en parallèle : des performances, des installations…

Propos recueillis (par mail) par Christophe Chauville

À voir aussi :

- Swatted, en ligne actuellement sur Brefcinema.

- Une table ronde sur les nouvelles écritures, diffusée en ligne durant le dernier Festival de Clermont-Ferrand, avec Ismaël Joffroy Chandoutis notamment.

À lire aussi :

- Maalbeek récompensé au FIFIB, à Bordeaux, en 2020.

Photo : © Aurélie Lamachère / 75e cérémonie de remise des Prix du Syndicat français de la critique de cinéma 2020.