Festivals 15/03/2020

Des gagnants au Nikon Film Festival, malgré tout…

Révélé vendredi soir en ligne – et non au Grand Rex comme prévu –, le palmarès du Nikon Film Festival comprend une dizaine de prix.

Le Nikon Film Festival, désormais bien installé dans le paysage, connaissait cette année sa dixième édition (sur la thématique générique “Une génération”) et si sa grande cérémonie de clôture n'a pu se tenir dans l'écrin de la salle du Grand Rex, au vu des circonstances, on peut néanmoins visionner en ligne tous ses lauréats, et plus encore… 

Le Grand prix est allé à Yiórgos de Lily Papamiltiades et Marion Grépin, subtil exercice de montage qui retrace le destin d'un enfant fuyant la dictature des colonels en Grèce pour émigrer vers Paris avec sa famille et y construire sa nouvelle vie. Tout un destin se déployant en 2 minutes et quelque, avec de l'humour et de l'émotion : le film mérite amplement son prix, d'autant qu'il a également reçu celui du Jury des médias, qui était mis en place pour la première fois et réunissait une quinzaine de journalistes et critiques. Le film est arrivé en outre 31e – sur 1 241 œuvres inscrites – au classement des votes des internautes, ce qui peut paraître loin, mais c'est le grand public le plus large qui se prononce ainsi et qui se dirige généralement vers des propositions moins complexes. Le Prix du public est ainsi revenu à Je suis une berceuse de Frank Marchand, qui saisit le motif des violences faites aux femmes de façon directe (et plutôt lourde, il faut bien le dire…).

Outre cette thématique au cœur des débats de l'époque, beaucoup de propositions s'inscrivaient dans l'univers du virtuel, des sites de rencontre, des réseaux sociaux, avec des dizaines de smartphones présents à l'écran, et les deux prix d'interprétation sont allés à Pénélope-Rose Lévèque et Guillaume Duhesme, les deux comédiens de Spooning, de Sarah Heitz de Chabaneix, qui suit une rencontre 2.0 prenant un tour assez inattendu.

Pussy Boo de Rémi Parisse, comédie assez maligne sur la distance générationnelle, a obtenu le Prix Canal+, et Les temps modernes de Jams celui des écoles. Nomophobia, de Sébastien Maggiani (Prix du meilleur son), et Lovers, d'Alexandre Brisa (Prix de la meilleure photographie, vidéo ci-dessous), plan-séquence sur lequel plane l'ombre de Shakespeare, complètent un tableau d'honneur où Black Blanc Beur de Matthieu Ponchelet et Prïnciacar a été distingué du Prix de la mise en scène.

Christophe Chauville

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