Déconfinés et heureux à Pantin : Côté court n°29 a dévoilé ses lauréats
Le Festival Côté court a tenu son pari de se dérouler en ligne cette année, avec environ 60 000 visionnages sur une échelle internationale. Son palmarès a été prononcé à la Mairie de Pantin et en petit comité ce samedi soir.
Succès public et technique, donc, pour ce millésime de Côté court intégralement dématérialisé, le président de l'association organisatrice du festival, Éric Garandeau, précisant en préambule que des films ont été visionnés depuis des points du globe aussi inattendus que les Fidji, le Kenya ou la Chine. Le court métrage d'auteur a été ainsi mis en valeur sur des modalités toutes spéciales et l'idée de poursuivre dans cette perspective, en parallèle de l'événement “physique”, a même été évoquée.
Le rendez-vous était surtout voué à la remise des prix des différents jurys et pour ce qui est de la compétition fiction, c'est Virgil Vernier qui a remporté le Grand prix avec Sapphire Crystal (photo de bandeau), présenté plutôt comme un docu-fiction mettant en scène la jeunesse dorée de Genève, aussi irritante que toutes ses semblables, à Neuilly, Manhattan ou Bogota. Le film doit faire l'objet, de la part de Shellac, d'une sortie à la fois en e-cinema et en séances spéciales en salles à partir du 15 juillet prochain.
Plus directement lié à l'émergence apparaît le Prix du meilleur premier film décerné à Mathilde Profit pour Un adieu, sobre et touchante chronique d'un instant crucial de séparation, celle d'un père et de sa fille venant étudier à Paris depuis son cocon provincial. Le Prix spécial du jury est allé à Camille Degeye, habituée des lieux (le festival, pas la mairie !), pour son Journey Through a Body, remarqué à la Semaine de la critique en 2019 (et figurant au sommaire de Bref 125, via un texte critique et un entretien avec la réalisatrice).
Pour les autres jurys, les choix respectifs se sont portés sur les audacieux 80 000 ans de Christèle Lheureux (Prix de la presse), La fille oblique de Mahtilde Delaunay (Prix du Groupement national des cinémas de recherche) et Sole mio de Maxime Roy (Prix de la jeunesse, photo ci-dessous). Le public a pour sa part retenu un moyen métrage de 55 minutes, ce qui est d'autant plus surprenant que le format semble a priori pénalisé par le système de visionnage en ligne : Eva voudrait de Lisa Diaz, produit par la société rennaise À perte de vue.
Le Prix des Adhérents de l’association Côté court, remis à l'un des films du pléthorique “panorama” est allé à Elle est où la dame ? d’Antoine Chappey, dont c'est la première réalisation, à la veille de son soixantième anniversaire, comme l'intéressé l'a ainsi benoîtement précisé – et bon anniversaire à lui ! – tandis que le jury de la compétition Prospective cinéma a récompensé La nuit devant soi de François Zabaleta, très actif et créatif sur différents formats depuis déjà pas mal d'années.
Pour la compétition Essai / Art vidéo, c'est Amor sur Mama d'Anaïs Tohé-Commaret et Nicolas Jardin qui repart (non du Ciné 104, mais de la mairie, donc…) avec le Grand prix, À l’entrée de la nuit d’Anton Bialas récoltant le Prix Est ensemble et Anthony Gonzalez, frère du cinéaste Yann Gonzalez comme chacun sait, celui de la meilleure composition musicale, parrainé par la Sacem, pour Extazus de Bertrand Mandico, un autre familier de la manifestation. Et le rendez-vous est cette fois donné pour un retour à la normale plus qu'espéré en juin 2021, à l'occasion des 30 ans de l'événement…
Christophe Chauville
À lire aussi :
- Le palmarès de Côté court 2019.
- Le Festival de Grenoble 2020 lui aussi “à la maison” du 30 juin au 4 juillet.