En salles 07/12/2016

Retour au Liban

Le dernier film de Jihane Chouaib est visible dans les salles cette semaine, après de multiples sélections en festivals (Édimbourg, Munich, Busan, Dubaï...). 

Une jeune femme, seule dans une maison familiale, en proie aux fantômes, aux fantasmes – figurés ou fantasmés. C’est le motif souterrain qui traverserait possiblement la filmographie de Jihane Chouaib, depuis Sous mon lit, moyen métrage sous influence polanskienne visible dès vendredi sur notre nouveau site brefcinema.com, jusqu’à Go Home, son deuxième long métrage, après Pays rêvé

Pays rêvé était un documentaire confrontant des souvenirs d’exilés avec la réalité du Liban d’aujourd’hui, plusieurs années après la guerre civile. Quel était leur rapport à ce pays, à l’enfance vécue là-bas ? Go Home redouble ces questions de manière moins apaisée, plus dure et plus cruelle, en suivant Nada (interprétée par Golshifteh Farahani) de retour au Liban après des années d’exil, dans la maison familiale, abandonnée, souillée, nimbée des mystères d’un passé entrevu au gré de flashbacks, sursauts d’une mémoire défaillante, guettée par le déni et ne révélant que peu à peu les lourds secrets familiaux. 

Bientôt rejointe par son frère, Sam, Nada, pour aller de l’avant, devra composer avec ce passé, avec l’hostilité mystérieuse des habitants, autour de la question de la vente de cette demeure dont elle souhaite avant toute chose percer les secrets. Manière subtile de parler d’un pays, de ses cicatrices et de divisions inéluctables dont les traces sont encore manifestes. 


Stéphane Kahn