En salles 01/03/2017

Panique à tous les étages !!!

Plus rigolo et moins flippant qu’une conf’ de presse d’un candidat se disant “victime d’assassinat politique” (si si), le programme "Panique tous courts" sort aujourd’hui en salles et réaffirme le génie du tandem Patar & Aubier.

Alors que nous proposons en ligne Le bruit du gris, issu de “La Collection dessine toujours”, lancée en 2015 par Canal+ à la suite de l'attentat de Charlie Hebdo, ce film très court – à peine trois minutes – fait également partie du programme Panique tous courts, qui se concentre autour des petits personnages animés désormais familiers et qui ont établi la réputation de Vincent Patar et Stéphane Aubier depuis une quinzaine d'années et la série Panique au village, devenue long métrage en 2009.

Le distributeur Gebeka Films met en avant une citation d'un article du Monde évoquant "l'artisanat et la bricole portés au rang de génie comique” et c'est exactement cela. On ne s'étonne plus de la prouesse techniqueen stop-motion, et pourtant, les figurines de Cow-Boy, Indien, Cheval et leurs amis demeurent extrêmement nombreuses pour figurer tous leurs mouvements (incessants) et turpitudes (hilarantes), ce qui est éclatant à travers le plat de résistance du programme, La rentrée des classes, dont la durée avoisine les 26 minutes canoniquement télévisuelles.

Comme dans La bûche de Noël, une autre des aventures de la série (réalisée en 2013), l'écriture est d'une précision diabolique, les gags s'enchaînent et le surréalisme global ne s'essoufle jamais. Si jamais on se demandait pourquoi un épisode axé autour de la rentrée de septembre sort en mars, la question se trouve vite dénuée de la moindre pertinence devant le délirant enjeu comique qui dope la narration. Certes, Indien et Cow-boy doivent abandonner leur projet de partir en vacances en croisière de luxe pour retourner à l'école, ce qu'ils avaient complètement oublié, mais ils y trouvent vite d'autres perspectives, à savoir la possibilité d'aller sur la Lune en compagnie de l'astronaute Youri, quitte à tricher, voler des liquides magiques faisant augmenter ou réduire leur taille, afin de devenir minuscule et d'entrer ainsi à l'intérieur du cerveau de l'un de leurs camarades de classe, un cochon de la basse-cour du fermier Steven !

C'est donc un tourbillon renouvelé d'inventivité et de drôlerie, devant lequel il semble impossible de ne pas rire, vraiment, avec ce plaisir savoureux de retrouver cette galerie de voix off démentes (avec toujours une mention spéciale pour Benoît Poelvoorde, dans une surexcitation permanente dans la "peau" du fou furieux Steven...).

Deux autres segments, Laurent, le neveu de Cheval et Janine et Steven en vacances, complètent ces quarante-cinq minutes jubilatoires, qui sont présentées dans une douzaine de salles sur Paris et sa périphérie cette semaine.

Christophe Chauville