En salles 12/07/2021

L’invitation au voyage d’Ena Sendijarevic

Le premier long métrage de la jeune réalisatrice néerlandaise d’origine bosnienne, Take Me Somewhere Nice, sera à découvrir au cinéma à partir du 14 juillet.

Deux ans après sa présentation à Cannes au sein de la sélection de l’ACID, Take Me Somewhere Nice arrive enfin dans les salles et même s’il s’agira d’une sortie modeste cette semaine (sous les auspices de Sonata Films), il convient de ne pas rater ce premier long métrage remarqué dans de nombreux festivals et qui retrace un retour vers les origines. Celui d’Alma, une jeune fille sortant à peine de l’adolescence et quittant les Pays-Bas où elle a grandi pour aller voir son père, qu’elle ne connaît pratiquement pas et qui est hospitalisé en Bosnie-Herzégovine, là où se situent ses racines, si distendues soient-elles.

Sur le mode du road-movie, c’est le fil d’un roman d’apprentissage que déroule Ena Sendijarevic, elle même bosnienne de naissance (en 1987) et installée à Amsterdam, ayant étudié le cinéma à la Dutch Film Academy.

Son film d’école, Reizigers in de nacht (2013), avait été remarqué en festivals l’année suivante, notamment au Poitiers Film Festival, parvenant à installer l’ambiance nocturne pénétrante dans une station d’autoroute. Import, sélectionné en 2016 à la Quinzaine des réalisateurs, confirmait les espoirs, mettant déjà en scène une famille de réfugiés bosniens dans un village hollandais, sur le registre d’un humour volontiers absurde, sinon acide.

Ce début de carrière, dans lequel s’intercale aussi un autre court, Fernweh (2014), se place sous l’ombre discrète du Jim Jarmusch de Stranger Than Paradise et affirme une personnalité originale et forte, dont le souci de soigner la forme (voir les cadres et certains angles de prises de vue) est au service de la peinture de ses personnages, en tête l’attachante Alma de ce premier long, qui découvre la réalité sans a priori, flanquée de son cousin et d’un copain qu’elle ne laisse pas indifférent, surtout avide de commencer à se trouver elle-même au bout du chemin.

Christophe Chauville

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