En salles 17/01/2018

Ceci est une comédie romantique (et c’est bien là le problème...)

L’affiche du premier long métrage de Victor Saint-Macary, "Ami-ami”, annonce la couleur, assez candidement, et on a tout à fait le droit de lui préférer "Beau papa”, son court métrage actuellement en ligne sur notre site.

On sait à quel point le domaine de la comédie sentimentale ne donne que très peu de réussites dans le paysage du cinéma français, malgré les multiples et régulières tentatives de mettre davantage de chances de son côté en lorgnant vers les codes américains du genre.

Très honnêtement, ce n’est pas Ami-ami qui rompra avec cette déjà longue lignée de produits assez calibrés et plutôt convenus, mais il n’est pas non plus indigne dans son genre, notamment grâce à ses seconds rôles, en tête desquels le toujours très drôle Jonathan Cohen, en acolyte – volontiers “boulet” – du héros. C’est justement lui qui se trouvait en tête d’affiche de Beau papa (2014, 18 min), l’unique court métrage réalisé par Victor Saint-Macary et que l’on imagine aisément avoir constitué un galop d’essai destiné à démontrer sa capacité à entreprendre illico un long…

Mais cette comédie apparaissait dans sa brièveté – le temps de la visite d’une jeune fille venue présenter son amoureux, lors d’un déjeuner dominical, à ses dingos de parents bourgeois de la banlieue Ouest – plus convaincante dans sa globalité. Émaillée de détails comiques efficaces (on pense évidemment parfois à Ben Stiller et Robert De Niro dans Mon beau-père et moi), elle était en outre dopée par le “peps” sexy d’Ana Girardot, qui survole décidément de très haut toutes ses concurrentes et dont le profil manque cruellement à Ami-ami.

Un certain malaise était même perceptible par intermittence dans Beau papa, voir ce morceau de “variétoche” italienne entonné en duo par la fifille avec son papounet dans la voiture sur la route de la gare. Ou lorsqu’on prend d'un coup conscience que celle qu’on idéalise n’est pas forcément telle qu’on le croit… Un tel mordant, on aurait aimé le retrouver au fil de ce passage au long qui se contente finalement, sans guère plus d'ambition, de ne pas apparaître antipathique.

Christophe Chauville

Sortie le 17 janvier 2018

Photo : © Julien Panie / Nord Ouest Films.

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