DVD 04/05/2022

Du côté du Québec : Anaïs Barbeau-Lavalette

Un long et deux courts de la réalisatrice originaire de la Belle-Province figurent sur une édition DVD récemment proposée par Les Alchimistes.

Il semblerait que l’on voit plus de films québécois sortir sur les écrans français ces dernières années et La déesse des mouches à feu d’Anaïs Barbeau-Lavalette est l’un d’eux, même si sa distribution en salles à la fin de l’année dernière aura été plutôt discrète. 

Présentée dans la section “Génération” de la 70e Berlinale, cette adaptation d’un roman éponyme signé Geneviève Pettersen suit Catherine, une ado de 16 ans glissant dangereusement sur la rampe de l’addiction à la drogue et des conneries à la chaîne qui vont avec, tandis que ses parents se déchirent à l’heure de la “mid-life crisis”. Certains critiques ont noté les parentés de ton avec le cinéma de Larry Clark ou avec certains films de Gus van Sant, et cela est loin d’être impertinent. Au-delà de l’énergie de la narration, on se retrouve du coup en terrain connu, et même parfois un peu convenu. C’est souvent dommage, notamment pour la performance sans faille de la jeune actrice principale, Kelly Depeault.

Deux courts métrages proposés en bonus, coréalisés par Anaïs Barbeau-Lavalette avec André Turpin, semblent présenter davantage d’originalité et même de prise de risques. Sept heures trois fois par année (2012) table sur une durée très réduite – 4 minutes – pour désépaissir un mystère initial, celui d’un couple se retrouvant dans une chambre pour faire l’amour, en une occasion assez peu fréquente, comme l’indique le titre. La raison, on s’en doute, est d’ordre judiciaire, les ébats se déroulant dans le cadre contrôlé et froid du milieu carcéral, où c’est du reste la femme qui est détenue…

Autre variation sur une sexualité contrariée, Prends-moi (photo ci-dessus), qui a voyagé dans de nombreux festivals en 2015 (Toronto, Tampere, etc.), met en scène un aide-soignant devant organiser les retrouvailles charnelles d’un jeune couple lourdement handicapé d’un point de vue physique. Un motif délicatement, sinon tendrement abordé et qui donne matière à penser, loin des idées reçues, sur certains droits déniés, faute de structures adaptées, à toute une partie de l’humanité. 

Christophe Chauville

La déesse des mouches à feu d’Anaïs Barbeau-Lavalette, DVD, Les Alchimistes, 19,99 euros (film également disponible en VOD).
Paru le 7 mars 2022.

 À lire aussi :

- D’autres bonus DVD récents de choix.