"Madagascar, carnet de voyage" de Bastien Dubois
Une invitation au voyage.
“Enivrez-vous de vin, de poésie ou de vertu mais enivrez-vous”, préconisait l’auteur de “L’invitation au voyage”, qui s’embarqua à vingt ans dans un paquebot des mers du Sud. Au même âge, le jeune cinégraphiste Bastien Dubois s’est envolé vers une grande île voisine de l’océan Indien.
Il en résulte un trépidant périple à travers champs, plateaux et collines, par-dessus les toits (de tôle, de tuiles, de chaume), par-delà les lacs et ruisseaux, torrents et rivières, ponctué de panneaux indicateurs et de chaperons emblématiques (du bon pasteur en houppelande au flic armé en uniforme). Un trajet balisé par des bataillons de lémuriens : de bondissantes bestioles arboricoles à longue queue zébrée (un animal un tantinet “disneyen” nommé maki). Outre un canin étique cherchant sa pâture dans les ordures, tandis que des oiseaux blancs voguent dans l’azur, on épie en passant une coquette oiselle échassière qui se mire dans l’onde. On apprécie plus fugitivement la beauté d’une naïade exotique qui s’empresse de masquer sa nudité. En plus de bovidés débonnaires (des zébus bossus et cornus perçus par intermittence), notre parcours est jalonné d’échoppes alcoolisées à tout vent et de gargotes promettant “un peu de tout” en provenance des tropiques…
Mais surtout, nous progressons dans le sillage d’un voyageur baguenaudant avec son barda à pied, à bord d’une pirogue, en 2 CV et en taxi-brousse ; nous sommes conviés à participer à la cérémonie du “retournement des morts” à Madagascar. Les défunts sont régulièrement exhumés (emmaillotés comme des momies), puis portés à dos d’hommes afin d’être de nouveau inhumés selon un cérémonial immuable en présence de parents et amis qui participent au cortège. Les percussions aidant, l’on y chante et l’on y danse. On se trémousse jusqu’à la transe (en relation avec l’au-delà). On se recueille, on trinque, on rit…
Parti à l’origine pour réaliser un documentaire, le vécu de Bastien Dubois, ancien élève de Supinfocom faisant feu de tout bois, se pérennise en un tableau animé, composé de multitextures et factures (dessin au trait aquarellé ou pastellisé, photographique, rotoscopique et infographique).
Michel Roudevitch
Réalisation, scénario, image et animation : Bastien Dubois. Montage : Boubkar Benzabat. Son : Cyrille Lawerier. Production : Sacrebleu Productions.
En partenariat avec
Rencontre avec Bastien Dubois – Kyrnéa International, Passeurs d'images, Des cinés, la vie ! :