Nos soirées 27/11/2023

Bloody Monday à “Déjà demain”

La prochaine date du rendez-vous mensuel proposé au MK2 Odéon (côté Saint-Michel) par L’Agence du court métrage autour de l’actualité du format promet d’être saignante ! Quatre films courts récents, de tonalités plutôt variées, seront projetés en présence de certaines des équipes.

Le lundi 4 décembre à 20h, la dernière séance de “Déjà demain” pour ce qui est de 2023 flirtera avec les territoires du fantastique et verra même pas mal d’hémoglobine imprégner l’écran, comme dans Gertrude et Yvan Party Hard de Louise Groult, surprenante et ludique variation autour d’une rencontre en soirée, où un épisode de drague banale dérive peu à peu vers une surenchère imprévue de gages d’“amour” à donner… Âmes sensibles, soyez-en averties !

Le gros morceau du programme, si l’on peut dire, est le nouveau film de Joséphine Darcy-Hopkins, réalisatrice de Nuage, déjà diffusé sur notre plateforme. Repéré dans de nombreux festivals, depuis sa présentation à Clermont-Ferrand au début de cette année, Les dents du bonheur (photo de bandeau) se profile comme un conte cruel de l’enfance, en plus d’une relecture de la lutte des classes et de l’oppression de la bourgeoisie, à l’échelle d’un jeu “innocent” entre fillettes où la petite Madeleine, fille d’esthéticienne, se voit propulsée malgré elle.

S’intégrer coûte que coûte à un groupe constitué, tel est aussi, sur une tonalité différente, l’enjeu constituant le cœur de Society, d’Alex Verhaest (photo ci-dessus), dans lequel une petite communauté s’est constituée dans une maison après une catastrophe climatique, dans un équilibre menacé par l’irruption d’un sixième rescapé. Sélectionnée ces derniers mois à L’Étrange festival à Paris, à Grenoble et à Côté court, à Pantin, cette curiosité en forme de parabole emprunte au style des cinémas du nord – façon Roy Andersson, pour résumer – et s’achève en une décapante Cène sacrificielle.

Il sera alors temps de rencontrer les cinéastes ayant fait le chemin jusqu’au MK2 Odéon, côté Saint-Michel, pour clore une soirée qui aura été ouverte par l’un des derniers films produits par Barberousse Films, Ne vois-tu rien venir ? de Giulia Volli (photo ci-dessus), chronique de vacances de deux adolescentes perturbées par la présence intrusive du père de l’une d’elle, inquiétant grand méchant loup à qui Robinson Stévenin prête ses traits, bien loin de son chaleureux récent emploi dans Et la fête continue ! de Robert Guédiguian.

Christophe Chauville

À lire aussi :

- La soirée “Déjà demain” de novembre 2023.

- Un autre court métrage avec Robinson Stévenin : Le fils de quelqu’un (2016).