Festivals 10/10/2018

Un vertigineux “Retour” primé à War on Screen

Parmi les derniers venus des festivals – il fêtait cette année sa 6e édition seulement –, War on Screen, qui se déroule à Châlons-en-Champagne, a vite trouvé son identité et sa place. L’un des courts primé en 2018 est le déjà fameux “Retour” de Pang-Chuan Huang, réalisé au Fresnoy.

Le 6e festival international de cinéma War on Screen s'est achevé le 7 octobre à Châlons-en-Champagne, dans la Marne, lieu de mémoire particulièrement adéquat à la thématique, si l'on peut dire... Le jury de la compétition de longs métrages, présidé par Bertrand Blier, a décerné son Grand prix à l'impressionnant documentaire animé Chris the Swiss, d'Anja Kofmel (photo ci-contre), découvert à Cannes dans le cadre de la dernière Semaine de la critique et distribué en salles récemment. Une incroyable plongée dans le conflit en ex-Yougoslavie, sur les pas de la réalisatrice helvétique enquêtant sur le parcours et la personnalité de son cousin, grand reporter mort à l'époque dans une zone de combats et dans des circonstances demeurées mystérieuses.

Le Prix du meilleur court métrage du jury étudiant est revenu à Retour de Pang-Chuan Huang, qui a déjà conquis de nombreux festivals (dont la section Labo à Clermont-Ferrand, où il a décroché le Grand prix, en 2018) et dont on reparlera à coup sûr prochainement sur Brefcinema. Le réalisateur taiwanais, qui a finalisé son film dans le cadre de son cursus au Fresnoy, y filme un voyage ferroviaire entre Paris et le pays de ses origines, à travers l'Europe, la Sibérie et la Chine,  retraçant en parallèle une histoire de guerre, vécue par son grand-père.  

Produit par Fulldawa, le film de SF Animal de Jules Janaud et Fabrice Le Nezet a reçu le Prix du meilleur court métrage du jury lycéen, nous redonnant de façon inattendue des nouvelles de deux des trois réalisateurs du savoureux Raymond, il y a plus de dix ans.

On citera enfin le Prix Canal+ remis à une copro' entre Népal et Taiwan, Supermonk de Shenang Gyamjo Tamang et celui du public de la manifestation à une œuvre venue d'Israël : Across the Line de Nadav Shlomo Giladi (photo ci-contre). Car la paix est évidemment le motif corollaire de celui qui sert de boussole à cette programmation affirmant d'année en année une belle exigence de qualité.

Christophe Chauville