Festivals 09/11/2018

7e Festival du film franco-arabe à Noisy-le-Sec

Désormais bien installé, le Festival du film franco-arabe de Noisy-le-Sec est de retour dès ce soir et se déroulera jusqu’au 20 novembre 2018.

Présenté sous les auspices de personnalités aussi éminentes que, en parrain d’honneur, Costa-Gavras, et, comme marraine 2018, la romancière et réalisatrice franco-marocaine Saphia Azzeddine, une trentaine de films seront présentés pendant 12 jours, au Cinéma Le Trianon de Romainville : des inédits, des avant-premières et des sorties marquantes de l’année 2018. Mettant en avant des films contemporains, le FFFA a pour but de rendre compte de la production au sein des mondes arabes et les films français en relation directe avec cette partie du monde. Accompagnant les projections, de nombreuses rencontres avec des personnalités du cinéma sont prévues.

Plusieurs longs métrages inédits seront offerts aux festivaliers, dont Jusqu’à la fin des temps de Yasmine Chouikh, qui représentera l’Algérie aux Oscars 2019, ainsi que Yomeddine, de A.B. Shawky, remarqué au dernier Festival de Cannes. On retrouvera également des films de cette année qui, même à son terme, nous sont restés en mémoire : Capharnaüm de Nadine Labaki (Prix du jury à Cannes), Shéhérazade de Jean-Bernard Martin (Prix Jean-Vigo) ou encore Sofia de Meryem Benm’Barek (Prix du scénario à “Un certain regard” à Cannes). Il sera en outre rendu hommage à Youssef Chahine, dont Le sixième jour (1986), interprété par Dalida, sera présenté.

Sur le versant des courts métrages, le documentaire sera mis à l’honneur. La bande des Français d'Amélie Bonnin et Aurélie Charon amènera à réfléchir sur la question éternelle de l’identité et de l’intégration en France. Dans Des figues en avril, Nadir Dendoune nous montre la vie d’une femme, sa mère, baignée dans la culture kabyle et évoquant avec fierté sa France populaire. On nous appelait beurettes, de Bouchera Azzouz, dresse le portrait de la première génération de femmes d'origines maghrébines nées en France. Enfin dans Home Sweet Home (photo ci-contre), on accompagnera la réalisatrice Nadine Naous, lors d’un voyage au Liban – son pays d’origine – où les discussions animées entre elle et sa famille témoignent du contexte politique du pays. Ces quatre réalisateurs seront présents pour rencontrer le public à l'issue de la projection de leurs films.

Le festival s'engagera aussi à encourager les réalisateurs contemporains, connus ou non, à partager leurs œuvres à l’occasion d’un concours de courts métrages qui permettra aux lauréats de présenter leurs films à un festival homologue en Jordanie, le FFFA d'Amman (pour son édition 2019). Loin des stéréotypes des médias, l’occasion est en tout cas à nouveau donnée de découvrir, par son art, ses personnages et ses luttes, un monde polysémique : l’Orient.  

Solène Durman