En salles 01/02/2018

Nous sommes deux sœurs siamoises...

Deux jeunes filles plus que jumelles, de la musique, des couleurs : les “demoiselles de Castelvolturno” d’Edoardo de Angelis sont en tête d’affiche de l’une des sorties de cette semaine : “Indivisibili”.

C'est la société Chapeau melon Distribution, liée aux Cinémas Chaplin (Denfert et Saint-Lambert) – qui organise notamment le festival “Cours Charlie, courts” – qui permet de voir en salles cette semaine une production italienne ayant récolté six récompenses pour pas moins de dix-sept nominations aux derniers David di Donatello, qui sont comme chacun sait les César transalpins.

Ancien étudiant du Centro sperimentale di cinematografia de Rome, où il avait signé au cours des années 2000 plusieurs films courts, le Napolitain Edoardo de Angelis y met en scène deux sœurs d'une vingtaine d'années, jolies comme des cœurs (jouées par de vraies jumelles, Angela et Marianna Fontana, repérées sur internet) et se produisant en chanson(s) dans diverses fêtes et mariages, mais présentant une particularité plutôt insolite : siamoises, elles sont reliées l'une à l'autre par une cuisse...

Pas facile d'avoir une vie amoureuse dans ces conditions, ce qui commence pourtant à titiller sérieusement Dasy (sans i, il n'y a pas de coquille...), tandis qu'elle découvre qu'il serait possible sans trop de difficultés de la séparer de sa moitié, Viola – ce que leur père, d'abord soucieux de conserver son gagne-pain, leur avait toujours soigneusement caché...

Le ton est celui d'une comédie ensoleillée et énergique, portée par la musique, loin d'une étrangeté anatomique qu'aurait utilisée différemment un Buñuel, sinon un Cronenberg. C'est aussi un portrait d'une région rurale quelque peu méconnue de notre point de vue franco-centré, la Campanie, que compose le réalisateur avec cet Indivisibili qui avait été en outre montré en 2016 à la Mostra de Venise, à Toronto et aux Arcs.

Christophe Chauville