Lucy in the Sky (with Diamonds)
Un conte moins enchanté et plus mélancolique qu’il n’y paraît, c’est "Oh Lucy !”, premier long métrage de la réalisatrice japonaise Atsuko Hirayanagi, sorti cette semaine.
Remarqué l'an dernier à la Semaine de la critique, Oh Lucy ! est le prolongement d'un court métrage du même titre réalisé par Atsuko Hirayanagi à la NYU Tisch School of the Arts Asia, film de fin d études lui ayant rapporté de nombreux prix internationaux, dont le Grand prix au Best of International Short Films Festival de La Ciotat et le Prix du jury pour les courts métrages internationaux à Sundance en 2015, en plus d'une mention à Toronto et un prix de la meilleure réalisatrice au Festival du film étudiant de Tel Aviv.
Cette coproduction nippo-américaine voyage d'un continent à l'autre dans les pas – décidés – de son attachante héroïne, une employée solitaire et entre deux âges nommée Setsuko, qu'un concours de circonstances met en présence d'un séduisant prof d'anglais yankee qui lui met une perruque blonde, une balle de ping-pong dans la bouche pour une parfaite prononciation “chewing gum”, la rebaptise Lucy et fait naître en elle des sentiments inconnus, juste avant de débarrasser le plancher sans prévenir, qui plus est en compagnie de Mika, la sexy jeune nièce de la malheureuse !
Celle-ci ne se laisse pourtant nullement abattre et, ni une ni deux, s'envole vers les States pour retrouver le bellâtre – joué par Josh Hartnett, de retour après une éclipse délibérée. Comédie douce-amère, où le happy-end ne sera heureuement pas celui que l'on pourrait croire, Oh Lucy ! joue avec un certain bonheur sur les écarts culturels et constitue un charmant voyage, qui place la native de Nagano, au tournant de la quarantaine, parmi les cinéastes à suivre de près au sein de la génération qui s'engage dans le sillage de celle de Naomi Kawase.
Christophe Chauville
À noter, la diffusion de la version courte d'Oh Lucy ! dans un programme de courts métrages japonais, qui sera présenté par le Short Shorts Film Festival & Asia de Tokyo, le lundi 5 février à 19h à la Cinémathèque française, 51 rue de Bercy, 75012 Paris.