En salles 31/01/2018

Kasso jamais K.O.

Parmi les sorties de la semaine, un premier long métrage vient rappeler combien Mathieu Kassovitz est un formidable comédien...

On parle finalement davantage de Kassovitz pour les régulières polémiques auxquelles il se retrouve mêlé, lorsqu'il ne les crée pas lui-même, sur les réseaux sociaux, mais il est bon de se remémorer de temps à autre à quel point c'est d'abord et avant tout un acteur d'exception, comme cela était si évident et reconnu à l'époque des premiers films de Jacques Audiard (voir en 1994 Regarde les hommes tomber, avec le César du meilleur espoir à la clé) et, par exemple, du court métrage Avant... mais après de Tonie Marshall, visible pour encore une bonne vingtaine de jours sur notre site. 

Dans Sparring de Samuel Jouy, lui aussi comédien de formation et réalisateur d'un court métrage en 2000, Mortels, Mathieu Kassovitz incarne un boxeur de seconde zone, qui compte beaucoup plus de défaites que de victoires et qui, à quarante-cinq balais, accepte de devenir le sparring-partner d'un cador de la discipline qui prépare son come-back sur un championnat d'Europe et a besoin, pour se préparer au mieux, de mecs prêts à s'en prendre plein la tronche. Il y a un petit côté américain dans l'écriture, le but étant pour Steve d'améliorer, avant de raccrocher enfin, le sort de sa petite famille et exaucer le rêve de sa fille de douze ans, Aurore, d'avoir à la maison son propre piano, une matière où elle semble manifester quelques dispositions...

Très à son avantage dans les scènes physiques comme dans les séquences intimes, avec cet humour distancié qu'on lui connaît, Kassovitz touche, et pas d'un direct au foie, tandis que tous ceux qui l'entourent sont au diapason, notamment celles qui incarnent son épouse et sa fille, les excellentes Olivia Merilathi (du groupe The Dø) et Billie Blain (la fille de Paul et donc petite-fille de Gérard), sans oublier Lyes Salem, que l'on se plaît à retrouver ainsi (en manager un peu trop sûr de lui), et le regretté Yves Afonso, récemment disparu et dont l'apparition amicale s'avère elle aussi bouleversante.

Christophe Chauville