Web et TV 14/10/2021

On aime l’école sur France 3 !

Beau programme dans Libre court sur France 3 mardi prochain, le 19 octobre, avec une émission intitulée “Vive l’école !”.

Trois films sont au programme de cet épisode de Libre court du mardi 19 octobre (dans la nuit, à 0h25), qui invite à voir ou revoir le réjouissant Mardi de 8 à 18 de Cecilia de Arce (photo ci-dessous), découvert en son temps à la Semaine de la critique à Cannes (c’était en 2019) et déjà apprécié depuis sur Brefcinema. On y suit Névine, surveillante magnanime et dévouée dans un collège de quartier dit en difficulté. Beaucoup de tendresse et de drôlerie dans le regard porté sur les personnages, voilà qui fait du bien en ce contexte affolant de France soi-disant zemmourisée.

Même sorte d’antidote salutaire avec L’inspection, de Frédéric Bas et Caroline Brami (photo de bandeau), production plus récente mettant en scène le face-à-face d’une enseignante et un inspecteur de l’Éducation nationale, dépêché jusqu’à elle suite à des plaintes reçues après un cours donné sur la Shoah. Dans cette fiction de 15 minutes faisant partie de la présélection au prochain César du meilleur film de court métrage, non seulement on touche à une question essentielle, relative à la mémoire, la transmission, la nécessaire lutte contre l’ignorance (donc les fake news, y compris sur ce point historique indiscutable).

De surcroît, l’interprétation est exceptionnelle, entre Patrick D’Assumçao et Florence Janas, vue dans de nombreux courts ces dernières années et prodigieuse dans sa conviction et son émotion – longtemps – contenue.

Toute autre ambiance avec Air comprimé d’Antoine Giorgini (photo ci-dessus), un peu plus ancien puisqu’il avait été présenté à Clermont-Ferrand en 2019 – autant dire une éternité – et avait alors marqué par sa manière de retourner une situation donnée. Un prof discret, chahuté par ses élèves, est pris pour cible dans la rue, alors qu’il se promène avec sa femme, par un “sniper” de paintball embusqué sur un balcon en hauteur et cet incident traumatisant le fait plonger dans une paranoïa et un changement de caractère assez radical.

L’agression d’enseignants étant hélas devenu un fait divers trop fréquent, avec une dimension parfois ô combien dramatique, la mésaventure apparaît rétrospectivement visionnaire. On y retrouve également un duo d’interprètes qu’on aime beaucoup : Thomas Blanchard et Bérangère McNeese, qui est comédienne avant d’être réalisatrice, rappelons-le.

Christophe Chauville

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