Nos soirées 30/05/2023

“Déjà demain” invite Côté court

En amont de Côté court 2023, trois films issus de la sélection de ce 32e millésime se verront présentés dans le cadre de “Déjà demain”, le lundi 5 juin à 20h, au MK2 Odéon, côté Saint-Michel.

Dernier rendez-vous de la saison 2022-2023 pour “Déjà demain”, avec un programma à nouveau alléchant, en lien direct avec la programmation de l’édition imminente – qui commencera le 7 juin… – de Côté court, à Pantin. Et Jacky Évrard, son délégué général, sera présent au MK2 Odéon, côté Saint-Michel, ce lundi 5 juin à 20h, pour présenter les trois films projetés.

Le moyen métrage Amour océan d’Héléna Klotz (photo ci-dessus) ouvrira la soirée, belle variation sur le genre pourtant balisé du film de vacances, qui suit Jeanne, dix-sept ans, dans ses dernières journées de villégiature au bord de l’Atlantique, tandis que la rentrée et donc le départ se précisent. Un désir inattendu va la saisir et la faire grandir, l’amenant à en découvrir pas mal sur elle-même. On retrouve toute la précision d’observation de la période de l’adolescence de celle qui obtint en 2012 le Prix Jean-Vigo pour L’âge atomique, dans un film qui participera à la compétition fiction à Pantin.

L’escalier, dernière création filmique de Christophe Loizillon (photo ci-dessus), sera pour sa part en lice en compétition Essai/Art vidéo. Le cinéaste convoque à nouveau le principe du plan-séquence, qui se trouve au cœur de sa démarche artistique depuis de nombreuses années, et filme un “lieu commun” pour lui, à savoir l’escalier dont il gravit – et descend – les six étages depuis vingt ans. Soit l’équivalent de cinquante-cinq fois l’ascension de l’Everest, comme il le remarque en préambule, s’attachant ensuite aux matières, leur origine, et évidemment toutes les histoires qui se relient à cet espace de passage, y compris ce qui appartient à la grande Histoire, entre la Commune et la période de l’Occupation. Intelligent et touchant, comme à chaque fois avec cet artiste pas tout à fait comme les autres.

Dans son genre, Guillaume Brac ne l’est pas non plus et c’est vers le documentaire qu’il s’est tourné avec Un pincement au cœur (photos de bandeau et ci-dessus), un film de 38 minutes sélectionné à Visions du Réel, à Nyon, au printemps dernier et qui sera visible à Côté court en “Écran libre”. L’auteur du très beau À l’abordage s’y concentre sur trois figures de jeunes filles – Ornella, Linda et Irina – à la période du mois de juin, à la fin des cours, alors que la perspective d’une séparation se précise entre ces copines jusque-là inséparables.

Une petite mort à affronter, révélatrice de beaucoup de choses gardées en soi et encore un pas vers cet âge adulte si cruel. On pense forcément à Adolescentes de Sébastien Lifshitz, mais Brac conserve sa propre personnalité et fait germer une empathie aisée envers ces personnalités qui sont à la fois proches et lointaines les unes des autres. Avec un effet de jeu de miroir, non fortuit, vers Amour océan, pour boucler la boucle…

Christophe Chauville

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- Tout sur Côté court 2023.

- Sur un autre film de Christophe Loizillon : Corpus/corpus.