Livres et revues 23/06/2021

Après le marathon d’Annecy, l’animation en mode lecture

Un indispensable pour tous les fans d’animation qui n’en auraient pas encore fait l’acquisition : le numéro 3 de la revue Blink Blank.

Paru il y a quelques semaines (début avril très exactement), le numéro 3 de Blink Blank avance à nouveau un cocktail équilibré entre cohérence éditoriale et variété, notamment dans les formes visitées et les personnalités présentes au sommaire. Ainsi on trouvera pour cette livrée de conséquents entretiens avec Michel Gondry – c’est toujours le bon moment pour rencontrer ce magicien de l’image… – et avec le Britannique Peter Lord, des studios Aardman – faut-il le préciser ?

Du côté des films chroniqués, le bel éclectisme déjà mentionné nous emmène en ballade dans le dernier – et toujours impressionnant – opus de George Schwizgebel, Le journal de Darwin (visuel de bandeau), à travers le blockbuster Soul ou au cœur de l’imaginaire foisonnant de Genius Loci d’Adrien Mérigeau (visuel ci-dessus), évidemment familier lui aussi de nos abonnés, mais aussi au gré de la poésie de l’hybride et très personnel Sous le ciel d’Alice, de Chloé Mazlo, qui enchantera enfin tout prochainement les salles (à partir du 30 juin).

De son côté, le théoricien Michel Chion analyse deux films finalement assez peu connus dans la filmographie de Richard Linklater, plus connu pour ses films en live action : Waking Life et A Scanner Darkly. Tous deux utilisent le procédé de la rotoscopie, au rendu toujours étonnant.

Proche de nos préoccupations, bien sûr, on lira les souvenirs d’Annecy du Canadien Pierre Hébert, en lien avec les 60 ans du festival, et un ample volet dédié à la fabrication et le work in progress, notamment via un portfolio invitant Michèle Lemieux et une instructive contribution de Justine Vuylsteker, dont le très bel Étreintes (visuel ci-dessus) a été apprécié dans nombre de festivals.

Le dossier central du numéro a la bonne idée de s’intéresser à l’érotisme en matière d’animation, et plus spécialement du point de vue d’artistes féminines. Une véritable somme, parcourue sous différents angles, pour varier les plaisirs, puisque la notion se trouve au centre des préoccupations, sur les traces de Michaela Pavlátová, Martina Scarpelli, Kabuki Sawako ou encore Michèle Cournoyer, dont les univers ne peuvent laisser insensible… Et la mise en page, toujours élégante, de Blink Blank constitue un écrin parfait à ces envolées fantasmatiques.

Christophe Chauville

Blink Blank n°3, WARM/NEF animation/Cinémathèque québécoise, printemps/été 2021, 160 pages, 20 euros.
Disponible depuis le 2 avril 2021.

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