Festivals 19/07/2021

Palmes et autres ultimes récompenses cannoises

Le rideau est tombé sur cette titanesque 74e édition du Festival de Cannes, avec différents lauréats à mentionner particulièrement.

La secousse tellurique provoquée par Titane (photo ci-dessous) aura presque occulté tout le reste : le deuxième long métrage de Julia Ducournau a donc décroché la Palme d’or, trophée convoité s’il en est. On tient vraiment à écrire “deuxième long métrage” tant on n’en peut plus de l’expression “deuxième film” entendue partout depuis samedi soir, y compris et surtout de la bouche de supposés multiples spécialistes de cinéma (on a des noms…).

Alors on va se répéter, une fois de plus : Titane vient après Grave, sorti en 2017 et qui suivait lui-même Junior, court métrage actuellement en ligne sur Brefcinema et qui est aussi un film… Julia Ducournau a même signé des œuvres d’école auparavant (à la Fémis), il n’est pas inutile de le rappeler, même si l’essentiel est bien qu’une réalisatrice a enfin été distinguée sur la Croisette, presque trente ans après Jane Campion et sa demi-Palme pour La leçon de piano (on oublie trop souvent qu’elle la partagea alors, en 1993, avec le Chinois Chen Kaige pour Adieu ma concubine). Bravo à elle et à ses fidèles producteurs de Kazak Productions, qui prouvent une fois encore que le travail suivi du court au long est toujours des plus pertinents et fructueux.

Mais la Palme de Titane n’est pas la seule : le jury des courts métrages et de la Cinéfondation – qui était pour la première fois de son histoire dépourvu de président(e) – a décerné deux prix : la Palme d’or du court métrage, donc, qui est revenue à une femme aussi, à travers Tous les corbeaux du monde / Tian xia wu ya, de Tang Yi (Hong-Kong, photo de bandeau), et une mention spéciale au film Le ciel du mois d’août / Céu de agosto de Jasmin Tenucci (photo ci-dessus). Une coproduction entre Brésil et Islande, ce qui est déjà en soi peu banal…

Sans entrer plus avant dans le détail du palmarès officiel, signalons que le Prix du jury a été partagé entre deux personnalités ayant en commun le goût d’évoluer entre tous les formats possibles, à savoir Nadav Lapid (récompensé pour Le genou d’Ahed) et Apichatpong Weerasethakul (pour Memoria), dont le court Blue a par le passé été proposé sur Brefcinema.

Enfin, signalons que la réalisatrice allemande Aleksandra Odić restera comme la première réalisatrice à recevoir le Prix Lights on Women, créé par la marque L’Oréal Paris, pour son court métrage Frida (photo ci-dessus). Ce film, interprété notamment par la comédienne luxembourgeoise Vicky Krieps, était présenté dans le cadre de la Cinéfondation et été mené à bien entre les murs de la Deutsche Film und Fernsehakademie de Berlin (DFFB).

Cap maintenant sur la 75e pour le Festival de Cannes, qui se tiendra du 17 au 28 mai 2022, donc de retour sur ses dates habituelles, du moins l’espère-t-on.

Christophe Chauville

À voir aussi :

- Un entretien vidéo avec Lucas Tothe (Punchline Cinéma), producteur d’Haut les cœurs d’Adrian M. Dullin, en compétition officielle des courts métrages.

À lire aussi :

- Les prix de la Semaine de la critique et de la Cinéfondation 2021.