Festivals 10/03/2022

En ré-el !

Le 44e Festival international du film documentaire Cinéma du réel retrouvera son fief de la BPI, à Paris, du 11 au 20 mars, après deux versions en ligne en 2020 et 2021.

Alors que le “réel” nous explose chaque jour au visage sur les écrans de télévision et le web, on aura bien besoin de regards distanciés de créateurs sur l’état du monde, pour reprendre un peu ses esprits et réfléchir, trouver des raisons d’espérer et s’ouvrir, même si ces vœux pieux peuvent sembler dérisoires en ces temps terrifiants.

Au niveau des compétitions de ce Cinéma du réel 2022 se bousculeront de multiples œuvres de tous les formats, les durées étant comme d’ordinaire mêlées, ce qui est une spécificité de la manifestation. Quelques titres, pêle-mêle : Boum Boum de Laurie Lassalle (un long métrage, photo ci-dessus), Dear Chantal de Nicolas Pereda, 7h15 - Merle noir de Judith Auffray, Langue des oiseaux d’Érik Bullot, Le tombeau de Kafka de Jean-Claude Rousseau (photo ci-dessous) ou encore Off Power de Theodora Barat.

Notons aussi que le cinéaste ukrainien Sergueï Loznitsa sera en sélection, à travers son film fleuve Mr. Landbergis, sur plus de quatre heures… 

La sélection “Première fenêtre” réunit de premiers gestes documentaires de jeunes gens en situation d’apprentissage ou non, étudiants d’école d’art, de section cinéma à l’université, d’ateliers de réalisation divers ou fabriqués hors de toute structure. Une quinzaine de titres courts est ainsi au programme.

Un panorama du cinéma africain contemporain proposera une multiplicité de regards et d’origines géographiques, avec de nombreux invités, de Dieudo Hamadi à Joël Akafou, avec aussi des films de Med Hondo, Alassane Diago, Samba Félix NDiaye (à travers cinq de ses courts métrages montrés en version restaurée, dont Le trésor des poubelles – photo ci-dessous), Hassen Ferhani, Safi Faye, etc.

Le volet de programmation “Front(s) populaire(s) : l’espace de la lutte” sera particulièrement instructif en cette période électorale, à raison d’une séance par jour pour “interroger l’espace public”., donc “le découvrir, le penser, le rêver, se le réapproprier et le recréer”.

Des séances spéciales – avant-premières (Qui à part nous de Jonas Trueba – photo ci-dessus, Rewind and Play d’Alain Gomis ou les trois volets du Zorn de Mathieu Amalric), raretés, inédits – se profilent également, avec un prolongement sur Paris DOC, la plateforme professionnelle de l’événement. De quoi renouer avec le réel, faute de se réconcilier vraiment avec lui…

Christophe Chauville

À lire aussi :

- La compétition française de Cinéma du réel 2021 : compte-rendu.

- Sans frapper, documentaire d’Alexe Poukine, en salles depuis le 9 mars.