Festivals 19/01/2023

Clermont-Ferrand sens dessus dessous !

C’est à Regina Pessoa que l’on doit cette année l’affiche du plus grand festival de courts métrages du monde et son personnage est comme le spectateur : où va-t-il bien pouvoir donner de la tête ? On ne va pas s’ennuyer du côté de la place Jaude et ses environs entre le 27 janvier et le 4 février…

C’est chaque année une gageure, vu l’ampleur de la programmation, de se lancer dans une présentation de la nouvelle édition du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand, en l’occurrence sa 45e cette fois. On ne peut guère que renvoyer au catalogue en ligne et égrener les différentes compétitions et volets de rétrospectives en citant quelques titres à la volée, qu’on aime bien ou qui a priori nous font envie.

Pour commencer par les chiffres – colossaux – toujours attendus, précisons que plus de 8 300 films ont été visionnés par les équipes de sélection, dont presque 2 000 uniquement pour la production hexagonale. Et au final, 56 films français, dont 10 coproductions avec l’étranger, composeront la compétition nationale.

Parmi eux, pour se limiter à une dizaine de titres : Aaaah ! d’Osman Cerfon (de l’anim’, donc – visuel ci-dessous), Almost a Kiss de Camille Degeye (qui figure dans le cahier critique du nouveau Bref), Big Bang de Carlos Segundo (après Sidéral), Les dents du bonheur de Joséphine Darcy-Hopkins (après Nuage), Des jeunes filles enterrent leur vie de Maïté Sonnet (après Massacre), Les grandes vacances de Valentine Cadic, Le jour où j’étais perdu de Soufiane Adel, Swan dans le centre d’Iris Chassaigne, Tondex 2000 de Jean-Baptiste Léonetti (oh, un revenant !), Ville éternelle de Garance Kim (avec Martin Jauvat acteur) et… c’est tout, car on avait dit “une dizaine” !

En compétition internationale seront sur la ligne de départ 78 films venus de 52 pays, dont 61 fictions en “prise de vue en continu”, 9 documentaires et 8 “fictions animées”. On en connaît déjà quelques-uns – Airhostess-737 de Thanasis Neofostitos, Ice Merchants de João Rodriguez, Écorchée de Joachim Hérissé, Tsutsué d’Amartei Armar… – et on se réjouit de retrouver par exemple l’Italien Simone Massi (avec In quanto a noi), au milieu de la soixantaine d’autres découvertes qui s’annoncent.

Pour le Labo, ce sera 25 films sélectionnés cette année, soit 23 pays représentés et les noms de Bi Gan (Une histoire courte, photo ci-dessous), Nikita Diakur (Backflip), Atsushi Wada (Bird in the Peninsula), Yann Gonzalez (Hideous), Gala Hernández (La mécanique des fluides), Joseph Pierce (Scale) et Lois Patiño (Le semeur d’étoiles) se profilent.

La sélection officielle comprend aussi, hors compétition les séances jeunes publics, les Films en Région (avec les derniers films de Valérie Leroy et des frères Rifkiss, notamment), les Regards d’Afrique et la sélection Pop-up. 

Le panorama “pays” sera consacré à Taiwan cette année, en 28 étapes laissant apparaître des œuvres du grand Tsai Ming-liang, de Midi Z et de Pang-Chuan Huang, ainsi que le Séance familiale de Cheng Chui-Ko, dont beaucoup de souviennent depuis son large succès de 2008 et qui sera présenté dans une version restaurée.

La rétro thématique, elle, sera dévolue à la libido, ce qui promet d’attirer les foules à coup sûr… Une robe d’été de François Ozon, Monsieur l’abbé de Blandine Lenoir, Girls Night Out de Joanna Quinn, La chatte andalouse de Gérald Hustache-Mathieu et Counterpart d’Adrian Sitaru (photo ci-dessus), chroniqués en leur temps dans Bref, en seront, à voir s’ils feront monter la température dans les lieux de projection du festival en plein hiver…

Une foule de séances spéciales se profile aussi, dont les traditionnels Court d’Histoire (Un peuple attend, un film de 1939 sur la Retirada signé de de Jean-Paul Dreyfus, plus connu sous son nom de Le Chanois), “Décibels” et programme polar (incluant Cerdita de Carlota Cereda et Bonobo de Zoel Aeschbacher, tous deux déjà passés par Brefcinema).

La carte blanche donnée à une société de production concernera Apache Films, lauréat du Prix de la Procirep l’an dernier et qui invitera à voir ou revoir, entre autres, Un adieu de Mathilde Profit et Romance, abscisse et ordonnée de Louise Condemi (photo ci-dessus), autres succès passés en ligne chez nous (et toujours accessible pour le premier cité).

Citons enfin une “collection Ukraine” qui nous rappellera que l’an dernier à la même époque, la guerre ne s’était pas encore installée à l’est du continent. On aura aussi plus qu’une pensée pour celles et ceux qui, là-bas, résistent toujours…

Christophe Chauville

À lire aussi :

- Le palmarès du Festival de Clermont-Ferrand 2022.

- Le programme du Festival Premiers plans d’Angers 2023.