Festivals 20/10/2022

Aux rivages sans nuages : Cinemed 2022

Le 44e Festival Cinéma méditerranéen de Montpellier se profile en pleine séquence de douceur automnale, avec un programme une nouvelle fois très attractif et qui se déploiera entre le 21 et le 29 octobre.

La tentation est grande d’aller se balader du côté de la place de la Comédie, afin de converger vers le Corum et tous les autres lieux associés à Cinemed, dont l’édition 2022 promet encore son copieux lot de plaisirs cinéphiles et de découvertes.

On commencera par retrouver en ouverture la madrilène Penélope Cruz devant la caméra de l’Italien Emmanuele Crialese dans L’immensitá, ce vendredi 21 à 20h30. Après quoi on s’immergera dans les différentes sections savamment concoctées, parmi lesquelles des focus rendront hommage à une autre Espagnole, Icíar Bollaín (à travers une dizaine de films, en lien direct à la prochaine sortie de son dernier film, Les repentis, photo ci-dessus), à Abdellatif Kechiche (pas tout à fait une intégrale, puisqu’on ne trouve pas trace du maudit Mektoub my Love, intermezzo) et à la documentariste belge Simone Bitton, qui demeure trop méconnue.

En ce qui concerne la grande rétro patrimoniale de l’année, place à Francesco Rosi, où tout sera à voir, il est vraiment extrêmement difficile de choisir… Peut-être une attention particulière est-elle à accorder à Profession : magliari, qui date de la première période de la carrière du maestro et qui est un peu moins connu que d’autres titres postérieurs.

Mais Cinemed, c’est aussi une compétition de longs métrages, bien sûr, avec entre autres les nouveaux films de Rachid Hami (Pour la France, photo ci-dessus), Wissam Charaf (Dirty, Difficult, Dangerous) et Philippe Petit (Tant que le soleil frappe, avec Swann Arlaud). Seront en outre accueillis en panorama le très beau Alma viva de Cristèle Alves Meira (sortie prévue à la mi-mars 2023) et La nuit du verre d’eau, premier long métrage de Carlos Chahine, que l’on apprécie beaucoup aussi, et depuis longtemps, à Bref. Les nombreux fans d’Eva en août découvriront avec plaisir le nouveau film de Jonás Trueba, Venez voir, qui a la particularité de ne durer que 64 minutes…

Des avant-premières jalonneront aussi la semaine, telles celles de Pétaouchnok d’Édouard Deluc, Tirailleurs de Mathieu Vadepied et Le principal de Chad Chenouga, pour ne citer que des anciens du court.

Le court, justement, ne sera bien sûr pas absent de ce tour d’horizon de la production méditerranéenne et la compétition mettra aux prises une vingtaine de titres venus de toute la zone, de Virée sèche de Théo Laglisse (photo ci-dessus), qui démarre sa carrière à toute blinde, à Ice Merchants, film d’animation portugais signé João Gonzalez et présenté en mai à la dernière Semaine de la critique, en passant par When Clouds Grow Towards Each Other – selon son titre international – du Roumain Iulan-Daniel Popa, Tria - Du sentiment de trahir de Giulia Grandinettti (Italie, photo ci-dessous) ou encore AirHostess-737 de Thanais Neofistos, production grecque primée à L’Étrange festival en septembre.

Les larmes de la Seine et La vie sexuelle de Mamie seront pour leur part projetés en séance de panorama, tandis que les “Regards d’Occitanie” proposeront aussi des formats court, en fiction (L’attente d’Alice Douard, Soum d’Alice Brygo, etc.) et sur le territoire du documentaire.

On suivra également comme il se doit – puisque Halloween approche – une Nuit en enfer et des rendez-vous fantastiques (comprenant un court métrage, Blinded by Desire de Guibert Kajarian), tandis que les jeunes spectateurs auront aussi droit à leurs propres séances.

De quoi se diriger sans s’ennuyer une seconde jusqu’à la clôture, avec la remise des prix – toujours très attendue – et la présentation du nouveau film de Blandine Lenoir, Annie Colère, qui sortira dans tous les bons cinémas le 30 novembre prochain et dont Laure Calamy tient le premier rôle.

Christophe Chauville

À lire aussi :

- Le palmarès de Cinemed 2021.

- Virée sèche de Théo Laglisse, primé au FIFIB 2022.