En salles 22/10/2021

Des “Histoires macabres” pour Halloween

Producteur et distributeur de courts métrages désormais bien identifié, Origine Films lancera le 31 octobre au cinéma un nouveau programme, spécial Halloween, intitulé “5 histoires macabres”. Le plein de frissons et un vrai tour d’Europe de la production horrifique et fantastique !

Les célébrations d’Halloween en France semblent s’amenuiser par rapport à une certaine époque, à la fin des années 1990 et le début du siècle, mais les salles obscures ’en accueilleront pas moins, en cette journée précise (donc sur un dimanche, et non un traditionnel mercredi ), un programme complet de courts métrages, dûment éditorialisé, sous l’égide d’Origine Films.

En 1h10, on frissonnera pas mal au gré de 5 titres venus de Finlande, des Pays-Bas, de Belgique, d’Estonie et de France (en coproduction avec la République tchèque). Parmi les deux temps forts de l’ensemble, Muil / Maw de Jasper Vrancken (photo ci-dessus), plébiscité par le jury du Festival Court métrange de Rennes en 2019, fait preuve d’une belle maîtrise de la mise en scène et du hors champ dans un univers authentiquement bizarre et inquiétant, sans aucune gratuité d’effets et dans une sobriété de récit exemplaire.

On pense à une certaine veine du cinéma de Cronenberg, évidemment, et aussi à La région sauvage d’Amat Escalante (2016), sans que ces références ne soient néanmoins jamais lourdes ou envahissantes. Une nette réussite, donc, tout comme le Bad Hair d’Oskar Lehemaa (photo ci-dessous), dans un registre très différent.

Ce film venu d’une cinématographie ô combien méconnue, puisque son réalisateur est estonien, développe en à peine un quart d’heure la mésaventure d’un type lambda cherchant à remédier à la chute de ses cheveux en commandant un produit miracle sur Internet et mettant ainsi le doigt dans un engrenage infernal tour à tour surréaliste, gore et drolatique. Le film faisait partie de la sélection compétitive de Court métrange, encore, cette année.

C’était du reste également le cas de Figurant de Jan Vejnar (photo ci-dessous), curieuse chronique d’un épisode de la vie d’un individu acceptant une mission temporaire inattendue et peu avare en émotions fortes. Denis Lavant y affirme une fois de plus sa présence atypique et minérale.

Abyssus de Kim Westerlund, qui ouvre le programme, reprend le principe narratif de Buried, de Rodrigo Cortés, avec Ryan Reynolds, soit le pire des cauchemars imaginables : se réveiller vivant dans un cercueil en passe d’être enterré sous terre. Assez efficace, un peu attendu, mais remplissant sa potentielle fonction claustrophobique.

Wild de Jan Verdijk (photo de bandeau) réserve davantage de surprise, voyant un père de famille, odieux avec son épouse, se voir de manière “délectable” puni de son attitude lors d’une balade en forêt, dans un coin du Limbourg pourtant extrêmement paisible au premier abord. Il ne faut décidément jamais se fier aux apparences ! 

Christophe Chauville

À lire aussi :

- Le palmarès de Court métrange 2019.

- Figurant, primé à Rennes-le-Château en 2020.