Un frère : Soy libre, de Laure Portier

Très favorablement accueilli par la critique lors de sa sortie en salles au mois de mars dernier, Soy libre (photo de bandeau) vient de faire l’objet d’une édition DVD chez son distributeur, Les Alchimistes. Sa réalisatrice, Laure Portier, y filme son frère cadet, Arnaud, sur une durée assez longue, au long d’un parcours chaotique, entre des “conneries” d’ado lui donnant maille à partir avec l’institution judiciaire jusqu’au besoin de s’accomplir ailleurs, à l’étranger, de plus en plus loin. En passant par des moments extrêmement difficiles, comme un passage durable dans la rue.

Un cinéma de l’intime plein de tact, comme on peut s’en douter, et souvent émouvant, notamment quand le jeune homme retrouve sa grand-mère, qui aura toujours été bienveillante à son égard et qu’il accompagne, en larmes, alors que le bout du chemin se profile pour elle.

Cette figure féminine était aussi au centre du moyen métrage Dans l’œil du chien (photo ci-dessus), proposé parmi les suppléments du DVD, produit par la même Gaëlle Jones, de Perspective Films, et qui avait été montré à Cinéma du réel en 2019. Les mêmes qualités – en premier chef celle de savoir trouver la juste place face à un “sujet” si impliquant, la maladie gagnant du terrain dans le corps, et même le visage, de l’aïeule – s’affirmaient déjà avec force et cohérence, consolidées par une science du cadre affirmée.

Une nouvelle illustration de la nécessité d’exposer cette production de documentaires d’auteurs toujours vivace dans notre paysage cinématographique, bien soutenue par ses relais habituels (l’Acid, donc, mais aussi le Festival de Lussas ou la plateforme Tënk), mais pas toujours suffisamment armée pour les sorties “commerciales” du mercredi.

Soy libre de Laure Portier, DVD, Les Alchimistes, 19,99 euros.
Disponible depuis le 21 juin 2022, également en VOD.

À lire aussi :

- Dans l’œil du chien primé à Cinéma du réel en 2019.

- Le palmarès 2022 du FID Marseille.