En salles 19/04/2017

Six courts métrages sur le “vivre ensemble”

À la veille du premier tour de l’élection présidentielle, le programme de courts métrages "Singulier/Pluriel", en circulation à partir de ce 19 avril, tombe à pic pour permettre aux jeunes spectateurs d’aborder les notions de collectif, de citoyenneté et de solidarité.

Singulier/Pluriel fait l'objet d'une nouvelle collaboration entre l'AFCAE (Association française des cinémas Art et essai), à travers son groupe “jeune public”, et l'Agence du court métrage, la seconde après le programme Mutations en cours l'année dernière, qui a rencontré un très vif succès auprès des salles.

Les films choisis, destinés aux adolescents à partir de 12 ans, permettent en un peu moins d'une heure d'aborder le thème sous différents angles et avec une grande diversité de tons, de durées et d’univers. À la démarche documentaire de Traversées d'Antoine Danis et ses forts partis pris de mise en scène (absence de dialogues et soin spécifique apporté à la bande-son, notamment) répond l'animation potache et rigolote Vivre avec... même si c'est dur, film de 2004 signé à six mains par Pauline Pinson, Magali Le Huche et Marion Puech et qui évoque toutes sortes de différences et de singularités individuelles susceptibles de couper du corps social. L'individualisme de l'époque, traduite par le selfie et la dictature du paraître exacerbée par les réseaux sociaux imprègne le très bref Aspirational de Matthew Frost, dans lequel Kirsten Dunst tient son propre rôle.

Représentatif d'une certaine tendance du documentaire animé, Tournée de Cynthia Calvi et Tom Crebassa s'intéresse au lien social que continue tant bien que mal à tisser le service public – la Poste en l'occurence – en milieu rural. Quant aux deux fictions plus longues qui dominent l'ensemble, Journée d'appel de Basile Doganis (photo en bas) et La convention de Genève de Benoît Martin (photo de bandeau), elles mettent toutes deux en scène des “bandes de jeunes”, avec toutes les connotations que le terme peut parfois impliquer, à travers une session de réunion civique s'étant substituée partiellement au service national dans l'un, un épisode de rivalité et de tensions absurdes à la sortie du lycée pour l'autre.

Très vivants, parfois électriques, souvent drôles et attachants, ces deux courts métrages français récents ouvrent les portes de discussions multiples et salutaires avec les jeunes publics visés. Un document pédagogique est également disponible pour accompagner les projections de Singulier/Pluriel, dont on espère qu'il participera à éveiller les regards, le besoin s'en fait plus que jamais pressant.

Christophe Chauville