En salles 22/02/2017

Quatre femmes, trois chapitres

Le dernier long métrage de Kelly Reichardt, personnalité majeure du cinéma indépendant américain contemporain, apparaît dans le fond comme une suite de trois courts métrages liés par un cadre géographique commun.

Présenté en toute logique au dernier festival de Sundance, Certaines femmes met en scène, en trois histoires successives, quatre figures féminines dans les paysages hivernaux du Montana, hiératiques et fascinants (le choix a été délibéré d'utiliser la pellicule pour tourner). Ces personnages co-existent dans cet état du nord-ouest des États-Unis, sans se rencontrer, sinon en se croisant furtivement, et si on revoit le temps d'un plan, à la fin du film, les premières héroïnes suivies, le film épouse bel et bien la structure d'un triptyque de courts, ou plutôt de moyens métrages ayant en commun d'être issus de nouvelles de l'écrivaine locale Maile Meloy.

Il y a là Laura Dern en avocate en délicatesse avec un client fantasque, Michelle Williams en mère de famille mélancolique et Kristen Stewart en enseignante avalant les kilomètres pour donner son cours et qui séduit sans le vouloir une jeune agricultrice solitaire, d'origine indienne, jouée par la débutante Lily Gladstone. Plutôt minimaliste et toujours intense, empreint d'un tact permanent dans l'approche et le regard, le nouvel opus de Kelly Reichardt bénéficie de l'excellence collective de ses comédiennes, ce qui n'étonne guère après Wendy et Lucy et La dernière piste, déjà interprétés par Michelle Williams.

La presse française est quasi-unanime et on renverra spécialement sur la page, très complète, dédiée au film par le Groupement national des cinémas de recherche, qui soutient sa sortie.

Christophe Chauville