En salles 13/04/2017

Impressionnante “Lady Macbeth”

Si les esprits sont désormais déjà tournés vers Cannes, il convient de ne rater sous aucun prétexte d’ici là le premier long métrage du Britannique William Oldroyd, un vrai grand film.

The Young Lady est l'adaptation d'un roman russe, La Lady Macbeth du district de Mtensk, de Nikolaï Leskov (écrit en 1865), et a été salué à Sundance, à Toronto, à San Sebastian et, en France, aux Arcs. Sans doute d'abord parce qu'il échappe complètement au présupposé du film en costumes victorien qu'on peut imaginer (le film s'inscrit dans l'Angleterre rurale de la fin du XIXe siècle), tournant en avantage imparable son budget réduit (environ 580 000 euros) impliquant de faire des choix et laissant s'exprimer des partis pris de mise en scène très forts et sans concessions.

La beauté picturale du film et ses cadres impressionnent, tout comme la construction, très riche, du personnage principal, une jeune femme mariée de force à un Lord plutôt repoussant et qui s'avère ne pas être l'oie blanche que l'on pressent. Florence Pugh, l'inconnue qui tient le rôle de Katherine (et qui est née en 1996), est littéralement renversante et le film s'en va peu à peu, loin des simples tourments du bovarysme, vers les horizons inattendus de la destinée de ces amants diaboliques venus régulièrement jalonner l'histoire du septième art.

Le réalisateur William Oldroyd vient, comme sa scénariste Alice Birch, du théâtre, ayant notamment œuvré au Young Vic Theater. Il a aussi réalisé deux courts métrages : Christ's Dog (2011) et Best (2013), qui fut présenté au Sundance Short Film Festival à Londres.

Christophe Chauville