Les César en temps de folie dure
Bref rappel des récompenses 2022 en ce qui concerne le court et le jeune cinéma, avec un doublé historique pour Films Grand Huit, dans un contexte international plus que pesant par ailleurs.
“Show Must Go On”, paraît-il… Par conséquent, le tout cinéma français se réunissait à l’Olympia vendredi soir pour décerner les récompenses annuelles de l’Académie des arts et techniques du cinéma, ce qui peut sembler dérisoire au moment même où, à trois heures de là, des civils prenaient les routes pour fuir la guerre ou descendaient dans les abris et les stations de métro pour se protéger des bombes.
Quoiqu’il en soit, les lauréats méritent les félicitations, notamment pour les catégories court métrage, où Folie douce, folie dure de Marine Laclotte, produit par Lardux Films et Folimage (visuel de bandeau) – actuellement disponible en ligne aux abonnés de Brefcinema – a été sacré en animation, Maalbeek d’Ismaël Joffroy Chandoutis en documentaire et Les mauvais garçons d’Élie Girard en fiction (photo ci-dessous). Ce dernier faisait partie de nos “coups de cœur de Clermont 2021” mis en ligne au début de février, et s’il s’est éclipsé pour deux mois, ce n’est que pour mieux revenir, à partir du 12 avril prochain, sur notre plateforme.
Ce doublé, sauf erreur inédit, à permis au duo de Films Grand Huit, Pauline Seigland et Lionel Massol, de monter sur scène à deux reprises, légitimement ivre de joie et rejoint par le troisième mousquetaire, Jules Reinartz, la deuxième fois.
Pour le reste, on émettra le regret que La traversée de Florence Miailhe n’ait pas reçu le César du long métrage d’animation qui aurait mérité de consacrer les dix ans nécessaires à la fabrication du film (c’est Le sommet des dieux de Patrick Imbert qui a gagné). Ce qui n’empêche qu’on pourra encore apprécier les trois courts du focus que nous lui avions dédiée pendant encore quelques jours.
Les magnétiques de Vincent Maël Cardona (photo ci-dessus) a remporté le trophée du “meilleur premier film”, saluant le passage au long réussi de l’ancien pensionnaire de la Fémis, qui y avait été remarqué en 2010 avec le moyen métrage Coucou les nuages.
Quant à Arthur Harari, il aura tout de même obtenu une statuette, celle du meilleur scénario, pour Onoda - 10 000 nuits dans la jungle (qui a venait par ailleurs d’être élu meilleur film français par le Syndicat français de la critique de cinéma).
Rendez-vous l’an prochain en espérant seulement que la cérémonie pourra alors se dérouler sans que le bruit des bottes résonne dans le même temps quelque part, en Europe ou ailleurs.
À voir aussi :
- Un entretien vidéo avec Élie Girard.
À lire aussi :
- Le palmarès des César en 2021.
- Un entretien avec Films Grand Huit, début 2021.