Célébrons les “queens” du court métrage !
Ce jeudi 18 janvier à 20h aura lieu à l’Arlequin la deuxième soirée “Arlequeen”, le ciné-club de la culture drag, qui, après une première édition dédiée à l’œuvre de John Waters, se consacre cette fois au court métrage.
Organisée en partenariat avec Konbini, Chéries-Chéris, Le Polyester, Komitid et QueerScreen, la soirée sera présentée par Javel Habibi, drag queen parisienne qui anime le cabaret drag et cinéma "Les soirées Habibi" à la Flèche d’or. Nos abonnés fidèles la connaissent sans doute aussi sous un autre nom : Florent Gouëlou, réalisateur de plusieurs courts métrages, dont Beauty Boys et Premier amour qui ont déjà été diffusés sur Brefcinema. Son premier long, Trois nuits par semaine, est sorti en salles en 2022.
Six courts métrages seront projetés lors de la soirée : un mélange de genres entre fiction, documentaire, animation et expérimental, en présence des équipes dans la plupart des cas. Les festivités commenceront avec Premier amour de Florent Gouëlou (photo ci-dessus), un film qui met en scène une histoire d’amour turbulente entre une drag queen parisienne (interprétée par la fabuleuse Cookie Kunty) et son copain, qui commence à se lasser de la place importante que prend l’art du drag dans la vie de celui qu’il aime.
Il s’agit d’une des œuvres les plus réussies de Florent Gouëlou qui, depuis Un homme mon fils, son film de fin d’études de la Fémis multi-primé à Clermont-Ferrand en 2018, explore cette dichotomie entre le monde du drag et le monde “réel”, et les répercussions que le dévouement à son art, surtout quand il s’agit d’un art queer, peut avoir sur les relations entre les queens et leurs familles, leurs amis et leurs amants.
Suivront ensuite Supreme de Youssef Youssef, diffusé dans de nombreux festivals queer partout dans le monde (Outfest LA, QueerLisboa, Chéries-Chéris…) et lauréat du Best Swiss School Film Award au Festival de Winterthur en 2020 et Beyond the Sea, une comédie musicale signé Hippolyte Leibovici (photo ci-dessus), qui apparaîtra par ailleurs dans le prochain numéro de notre revue Bref dans un texte autour des films comportant des passages chantés.
Également au sommaire de ce numéro 129, Maurice’s Bar (photo ci-dessus), l’un des films d’animation les plus marquants de l’année dernière, sera lui aussi projeté. L’occasion parfaite de le rattraper pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore vu, et d’apprendre l’histoire du propriétaire de l’un des premiers bars queer de Paris. Les fans de Drag Race France les plus attentifs remarqueront peut-être une voix familière parmi le casting…
Pour finir, on pourra découvrir Bellydance Vogue et Sultana’s Reign du réalisateur libanais Hadi Moussally, dont la filmographie se compose principalement de documentaires hybrides mélangeant des approches anthropologiques et expérimentales. Dans Bellydance Vogue (photo ci-dessus), le réalisateur met en images une réflexion très personnelle autour de son identité queer et ses origines au moment où il fête son anniversaire en isolement pendant le confinement de 2020, alors que dans Sultana’s Reign (photo de bandeau) il dresse le portrait de Sultana of New York, une drag queen et artiste palestinienne installée aux États-Unis qui raconte notamment ses expériences de performer en drag dans des sociétés conservatrices.
La séance se complètera logiquement par des performances drag de Javel Habibi et Tuna Mess pour finir la soirée en beauté. Rendez-vous donc à L’Arlequin jeudi soir pour fêter le drag, le cinéma et le drag au cinéma !
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